L'origine des 3 coups
Si vous allez au théâtre en France, il se peut qu’une fois la lumière éteinte, alors qu’un silence religieux se fait dans la salle, vous entendiez frapper d’abord toute une série de coups rapprochés, puis trois coups distincts.
Frapper les trois coups est une tradition du théâtre français. Et le bâton qui sert à les frapper a même un nom : le brigadier. C’est dire si l’on prend la chose au sérieux. D'ailleurs, si vous y prêtez attention, bon nombre de cafés ou restaurants à côté des théâtres s’appellent Les trois coups.
Certains pensent que cette pratique aurait débuté au Moyen Âge. Elle aurait eu pour but de chasser les mauvais esprits - voire le diable lui-même - des théâtres, lieux assez peu fréquentables. On aurait d’abord frappé onze ou douze coups, un pour chaque apôtre avec ou sans Judas, puis trois coups pour évoquer la trinité.
Pour d’autres, cela remonterait à Louis XV et aux spectacles de cours. Louis XV, grand amateur de femmes, s’était fait construire une loge à part afin, dit-on, d’être plus à son aise pour contempler les actrices. Quant à la reine, elle était installée en face. Depuis lors, les spectacles se terminaient par trois saluts : un à droite vers le roi, un à gauche vers la reine, et un au milieu pour le public. Raison pour laquelle on aurait aussi débuté en frappant trois coups : un pour le roi, un pour la reine, et enfin un pour le public, en symétrie.
Une autre explication se voudrait plus pragmatique. Au XIXe, les machinistes n’avaient aucun moyen de savoir ce qu’il se passait sur la scène. À cela s’ajoutait que le plateau était très encombré : de figurants, de comédiens, bien plus que de nos jours. Le régisseur frappait toute une série de coups pour signifier qu’il fallait vider le plateau. À cet avertissement, un machiniste sous la scène répondait par un coup, puis un autre coup était frappé en haut des décors et un dernier coup depuis les coulisses. Ces trois coups indiquaient que chacun était