L'écume des jours
L’univers fantastique est souvent utilisé pour passer un message, pour allier le naturel et le surnaturel, le possible et l’impossible. D’ailleurs, Boris Vian exploite ce style d’écriture tout au long de son roman «L’écume des jours». À travers son livre, l’auteur fait transparaître son idéologie de la condition humaine. Bien évidemment, son opinion est dirigée essentiellement par son personnage principal, soit Colin. « Par son anticonformiste, le héros adolescent de «L’écume des jours» incarne le refus multiple de l’ordre aliénant.» Dans ce texte, il sera question des refus de Colin par rapport à la société dans laquelle il vit, c’est-à-dire son refus de la religion et son refus des pouvoirs économiques.
Dans sa critique de la société, Colin n’épargne pas la religion. On retrouve ce thème à travers deux cérémonies, le mariage et l'enterrement. Premièrement, la scène du mariage à l’église est pigmentée de sarcasme venant du marier. Il y a mention d’un «bedon» et d’un «chuiche»1, qui sont en fait des modifications des mots «bedeau» et «suisse». Ces deux mots désignent en fait les personnes qui sonnent les cloches, c’est donc relié à la religion. La cérémonie telle que décrite semble être un spectacle. «La Parade avant la noce […] les 14 enfants de fois exécutaient un ballet […] Le Religieux tenait la grosse caisse, le Bedon jouait du fifre et le Chuiche scandait le rythme des maracas »1. Le mariage perd alors toute sa solennité. Aussi, la statue de Dieu devant l’autel a un œil au beurre noir. Deuxièmement, pour l'enterrement, les conditions sont totalement opposées. Colin est ruiné et doit donc avoir un enterrement de pauvre. D’ailleurs, sa défunte Chloé et lui sont traités comme tel. « Ils la saisirent, et s’en servant comme d’un bélier, la précipitèrent par la fenêtre, on ne descendait les morts à bras qu’à partir de cinq cents doublezons»1. Le religieux a tenté d’arnaquer Colin, sachant pertinemment qu’il était maintenant bien en dessous du