la financiarisation des big pharma
De l'insoutenable modèle blockbuster à son dépassement ? Matthieu Montalban
Éditions du Croquant | « Savoir/Agir »
2011/2 n° 16 | pages 13 à 21 ISSN 1958-7856
ISBN 9782914968928
DOI 10.3917/sava.016.0013
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-savoir-agir-2011-2-page-13.htm
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La première est la réglementation du médicament. Avec la systémati sation des essais cliniques et des critères bénéficesrisques pour l’obtention des AMM, le coût de la recherche a eu tendance à croître de façon continue, rendant de moins en moins rentables certains domaines thérapeutiques ou mala dies dont le marché était de petite taille. La deuxième raison est le développement du paradigme des biotechnologies et de la génomique et la nouvelle organisation de la science qui se mettait en place dans les années 1980 aux ÉtatsUnis.
Les biotechnologies et la génomique devaient permettre une rationalisation de l’innovation, par l’utilisation des …afficher plus de contenu…
Graphique 2: le déclin de la productivité de la R&D
Sources : FDA, PhRMA
Plus généralement, c’est le modèle d’innovation des Big
Pharma, fortement bureaucratisé, qui était remis en cause.
Les firmes ont alors investi massivement en biotechnologies, pensant pouvoir renouveler leur pipeline. Et en effet, la part des produits issus des biotechnologies a augmenté, mais leur nombre n’a pour l’instant pas été suffisant pour compen ser la baisse de la productivité. De plus, les biotechnologies imposent en plus d’inventer de nouveaux modèles d’affaires, dont tous ne sont pas encore viables. Le second problème est la concurrence des génériques et le contrôle plus ardu des prix et remboursements par les États dû aux déficits publics.