L’arganier Arbre de vie

Vieux de 80 millions d’années, l’arganier ne pousse qu’au Maroc dans la plaine de Souss, toutes les tentatives pour l’acclimater hors de son milieu naturel ayant échoué. En effet, dans la plaine du Souss, l’arganier bénéficie d’un micro climat très complexe né des influences de l’Atlantique, des montagnes de l’Anti-Atlas et du Sahara. Face à ces pressions climatiques contradictoires, l’Arganier anticipe. S’il sent venir une période de sécheresse, il perd ses feuilles. A contrario, il bourgeonne s’il sent arriver la pluie ou tout simplement de l’air humide. De plus, ses racines peuvent plonger jusqu'à une profondeur de 30 mètres pour chercher l’eau. Véritable arbre de vie pour les populations du Souss, l’arganier est au centre de l’économie de la région. Forestier, fruitier et fourrager, l’arganier est utilise tout aussi bien dans la construction pour son bois très robuste, que dans l’élevage des chèvres pour ses feuilles, tandis que ses fruits servent à extraire le célèbre « zit argan ». Rien ne se perd dans l’arganier. Même le tourteau, matière résiduelle du fruit presse, est utilisé comme fourrage. Le tourteau sert également à nourrir les élevages de canards destinés à la grande gastronomie.
Pourtant l’arganier, providence des populations du Souss, disparaît peu à peu, victime du surpâturage et de l’abatage clandestin. L'arganier couvrait une superficie de 1.400.000 ha au début du siècle dernier, aujourd’hui son territoire a presque été divisé par deux. L’arganier recule, et avec lui la faune et la flore qui vivent sous son feuillage. C’est une menace pour l’équilibre écologique de la région. D’autant plus que l’arganier fait office de barrière pour arrêter l’avance du désert. Les conséquences de ce recul sont d’ailleurs déjà visibles. Dans certaines régions, les populations locales, qui n’arrivent plus à tirer profit de l’arganeraie, choisissent parfois l’exode vers les banlieues des grandes villes marocaines ou vers les pays