L’homme qui rit d’après victor hugo - quelques pistes littéraires
Quelques pistes littéraires :
Il n’y a de lecteur que le lecteur pensif.
C’est à lui que je dédie mes oeuvres.
L’homme qui rit (dernier grand roman d’exil de Victor d’exil, écrit entre 1866 et 1869) semble contenir en lui toutes les oeuvres antérieures et à venir (Quatre-vingt -treize) de l’auteur. Pourtant le roman, en son temps, ne connut guère de succès.
« J’ai voulu abuser du roman. J’ai voulu en faire une épopée. J’ai voulu forcer le lecteur à penser à chaque ligne. De là une sorte de colère du public contre moi » écrit-il à son éditeur.
Trop de personnages, trop de décors, trop de libertés prises avec la réalité historique, trop de coups de théâtre, trop de morceaux de bravoure, trop de boniments d’Ursus, trop de coïncidences miraculeuses, trop de digressions didactiques, trop d’antithèses (renversement constant de la naissance en mort, de l’ascension en chute…) trop d’hyperboles, trop d’images, trop de mots d’auteur, trop de mots tout court…. !!
De fait, Victor Hugo dans L’Homme qui rit semble avoir voulu tout dire : l’auteur a recours à une richesse lexicale aussi foisonnante et proliférante que celle de Rabelais (termes de marine, de botanique, de patois normand ou biscaïen, déclinaison de toutes les variétés de marbre, liste de tous les instruments de musique de la création qui obligent le lecteur curieux à une lecture discontinue : les notes en bas de page ou le recours à un dictionnaire introduisent de fait une rupture du tissu narratif…).
Il suffit par ailleurs d’observer la table des matières pour se convaincre du désir quasi démiurgique de l’auteur : la première et la dernière partie s’intitulent LA MER ET LA NUIT, tandis que la deuxième est à mi-chemin entre le ciel et la terre PAR ORDRE DU ROI. Les titres des sous parties et des chapitres révèlent par ailleurs la présence insistante de l’auteur (nombreux énoncés à valeur de vérité générale : Toute voie douloureuse se complique d’un fardeau,