L’Illusion comique de Pierre Corneille, Acte II, Scène 4
L’Illusion comique de Pierre Corneille, Acte II, Scène 4
Dans cette scène, qui s'inscrit dans le registre comique, Pierre Corneille dépeint un échange entre trois personnages clés de la pièce de L’Illusion comique : Matamore, Clindor et Isabelle. Précédemment, Isabelle, pourtant promise à Adraste par son père Géronte, repousse ses avances. Ici, Matamore, capitaine gascon et épris d'Isabelle, tente de séduire la demoiselle à l'aide de son fidèle valet Clindor, en vantant divers exploits militaires et amoureux. Le fanfaron ignore à ce stade la liaison secrète entre Isabelle et Clindor.
Cette scène, particulièrement cocasse, démontre les jeux de l’ostentation et de la dissimulation, propre à l'esthétique baroque, à travers les dialogues de nos trois protagonistes. En effet, chacun use de manière bien distincte de l'illusion : Clindor, compagnon d'Isabelle, cache sa réelle identité, c'est-à-dire son appartenance à la noblesse, et sa relation amoureuse à son maître. Isabelle, quant à elle, feint un amour inconditionnel pour Matamore, qui lui, est piégé dans un rôle de conquérant crée de toute pièce.
En premier lieu, je décrirai par quels procédés Isabelle et Clindor se jouent du guerrier fanfaron Matamore, grâce à une complicité entre les deux amants. En second lieu, j’analyserai comment Matamore, le personnage comique par excellence, persuadé de ses divers exploits et ignorant du jeu de ses deux interlocuteurs, use de la dissimulation et de l'ostentation, afin de masquer sa lâcheté.
Dans cette scène, Isabelle et Clindor dissimulent leur relation en se jouant du capitan Matamore. Isabelle feint de l'admiration pour Matamore avec de nombreuses flatteries : « Ce n'est pas honte à lui, les Rois en font autant (...) » (v. 412), en commentant la prétendue fuite d'Adraste à l'arrivée de Matamore. Puis, elle souligne les qualités de conquérant en employant des mots élogieux à l'adresse de ce dernier : « Au moins si ce grand bruit qui court de