L’univers selon voltaire dans micromégas
Voltaire emploie la taille de ses personnages pour donner à ses lecteurs une image concrète de la relativité sur le plan physique et ce de la façon la plus évidente. Le nom même de Micromégas est un exemple clair de cette relativité qui est le centre du conte. Pour les humains qu’il rencontre, Micromégas semble l’être le plus grand de l’univers, mais ces humains ne peuvent savoir que le héros de Voltaire est tout à fait microscopique par rapport à d’autres êtres que celui-ci a déjà rencontrés et par rapport à l’univers dans son entier. Si l’on regarde Micromégas de la perspective des êtres humains, on le perçoit d’une façon bien différente de celle d’un autre être plus grand que lui. La taille de Micromégas est donc parfaitement relative à la personne qui la perçoit, ce qui explique l’oxymoron de son nom.
Le recours à un géant étranger n’est pas une création littéraire appartenant seulement à Voltaire. François Rabelais avait déjà attribué cette caractéristique à ses personnages principaux dans ses romans Gargantua et Pantagruel, Jonathan Swift en avait fait autant dans son oeuvre célèbre Gulliver’s Travels. Toutefois, on pourrait dire que Voltaire le fait d’une manière vraiment unique en ce qui a trait à la précision avec laquelle il l’applique à ses personnages. Rabelais avait négligé de temps en temps ce devoir de précision et de cohérence et quelquefois il semblait que son héros n’était pas vraiment un géant, le résultat étant que son roman contient beaucoup d’incongruités par rapport à la taille de ses personnages et perd un peu de son efficacité. Le renforcement constant de l’idée de la taille du géant et la précision de Voltaire rend