L’URSS de Staline : détruire les nations pour créer un Etat ?
Histoire et Droit des Etats
Semestre d’Automne 2012
L’URSS de Staline : détruire les nations pour créer un Etat ?
Staline prend le pouvoir en URSS en 1924. Jusqu’en 1936, sa politique des nationalités est intégratrice, l’URSS est un “empire de discrimination positive“ marqué par des lois sociales communes à toutes les nations, par une tentative de redressement économique général. Pourtant, cette politique évolue au milieu des années 1930s, valant plus tard à l’URSS le surnom de “briseuse de nations“. Nous nous demanderons donc comment la politique stalinienne des nationalités permet, à partir de 1936, l’affirmation de l’Etat totalitaire soviétique.
I/ L’Etat totalitaire de l’URSS utilise les nationalités pour s’affirmer
A. L’utilisation des nationalités pour créer une apparence d’Etat
En 1936 est adoptée la Constitution de l’Amitié entre les Peuples, plus connue sous le nom de
‘Constitution Staline’. Elle consacre non seulement l’existence d’un Etat soviétique centralisé, mais aussi l’importance des nationalités dans la construction de l’URSS. À tous les niveaux, des républiques fédérées qui sont représentées par l’URSS à l’étranger, aux régions ou territoires autonomes qui n’ont d’autonome que le nom, l’URSS affirme sa domination derrière une apparence d’Etat fédéral. Le droit des peuples à s’autodéterminer, consacré à l’article 17 de cette Constitution, n’a pas de mécanisme d’application. La définition même de Nation, donnée par Staline en 1913, n’implique qu’une « communauté de culture » comme expression de cette entité.
On observe donc un effort pour donner une importance apparente aux différentes nations, qui reste factice face à l’affirmation du pouvoir stalinien. Toutefois, cette volonté de paraître respectueux des nations n’empêche en rien le totalitarisme le plus dur de s’exprimer.
B. La répression des nationalités, l’affirmation du totalitarisme
Tom FABRI
Histoire et Droit des Etats
Semestre