L’écriture d’invention dans les programmes : une définition ouverte
12On peut d’autant plus s’étonner de ce choix massif en faveur de l’argumentation que la définition de l’écriture d’invention dans les programmes ne semblait pas l’appeler. Le programme de seconde distingue trois types d’écrits que les élèves sont entraînés à produire : des écrits d’argumentation, des écrits d’invention et des écrits fonctionnels. Ces écrits d’invention sont en particulier « des imitations, des transformations et des transpositions des textes lus » et « permettent aux élèves de construire leur réflexion sur les genres et registres4 ».
4 Programmes. Français classe de seconde, CNDP, mai 2002, p. 16. Référence désormais abrégée : Progr.(...)
5 Accompagnement des programmes de français. Français classes de seconde et de première, CNDP, septem(...)
13Dans le document d’Accompagnement des programmes, l’écriture d’invention se définit surtout par opposition à la dissertation et au commentaire, caractérisés l’une et l’autre comme « un texte qui en glose, commente, discute un autre », tandis que l’écriture d’invention consiste à « produire un texte nouveau, autonome5 ». Il est dit encore qu’elle est « production d’un texte, non sur un autre texte, mais à partir d’un ou plusieurs textes » (p. 90-91), qu’« elle n’est pas a priori liée à un seul domaine, au seul narratif et à l’autobiographie ou à la fiction » mais qu’« elle peut porter sur tous les domaines et toutes les formes, le débat d’idées et le poétique aussi bien que le narratif » (p. 91). Lors de la rédaction de l’Accompagnement des programmes, il s’agissait surtout de désamorcer la crainte d’une domination du narratif et d’une assimilation de l’écriture d’invention au type de sujets donnés au collège, d’où cette insistance sur une conception large des domaines et des formes. Mais rien n’est dit pour orienter l’écriture d’invention vers l’argumentation. En classe de première, la progression permet de réinvestir les