L’éthique du bénévolat
AuteurClaire Kebers[*] [*] Claire Kebers est psychothérapeute, présidente-fondatrice... suitedu même auteur
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BÉNÉVOLE, POURQUOI ?
Lorsque des candidats bénévoles offrent leurs services à une institution hospitalière, à une association, ils sont interrogés sur leurs motivations et généralement répondent qu'ils désirent se rendre utiles en venant en aide à d'autres, en l'occurrence les personnes malades ou en fin de vie. Motivation qui certes ne manque pas de vérité et de sérieux.
2Mais que veut dire « venir en aide » quand il s'agit du bénévolat ? « Rien ne me déplaît plus que le dévouement que des gens bien intentionnés m'attribuent », disait une bénévole.
3Il importe de souligner qu'il y a deux manières de vouloir « aider » bénévolement : par dévouement ou par solidarité.
4Le bénévolat s'inscrit et se définit dans un esprit de solidarité. Ce qui ne signifie pas que le dévouement n'y soit pas présent aussi, mais alors désencombré de lui-même !
5La solidarité donne à ceux et celles qui ont besoin d'aide de se sentir dans une relation égalitaire avec l'aidant. De se sentir écoutés, reçus, accompagnés sans l'obligation de signer une dette de gratitude. Ils ne doivent rien aux bénévoles qui les ont aidés, même si grâce à cette aide, ils souffrent moins, sont plus en paix, reçoivent un soutien.
6La solidarité permet de rejoindre l'autre là où il en est avec lui-même, avec sa vie, avec ses espoirs et ses désespoirs. De l'y rejoindre non par devoir de charité, mais par désir de charité, ce qui donne à ce terme désuet pour les uns, controversé pour les autres, une signification combien plus véridique. Il est une déviation des notions de charité et de dévouement avec lesquelles le bénévolat ne saurait s'accorder; une manière, sous prétexte