Le corpus présent comporte trois extraits : le premier provient de Situations II rédigé par Jean-Paul Sartre en 1948, le second du Discours de Suède d’Albert Camus en 1957, et le dernier de Babel publié par Caillois en 1978. Quels sont les points communs dans la façon de penser des écrivains ? Quels sont les éléments similaires dans leur argumentation spécifique à l’essai ?

Quelle est la thèse des auteurs ? Ces trois textes présentent tout d’abord une thèse commune ; celle comme quoi les écrivains sont des êtres qui ont des devoirs : Sartre nous parle de la « responsabilité d’écrivain » (l.67), Camus de son « rôle » (l.26) et Caillois de « l’obligation d’agir d’une manière ou d’une autre » (l.12). Les écrivains ont donc une importance de par leurs actions.
Quel est ce fameux rôle d’écrivain ? C’est celui d’avoir une influence dans l’histoire et de marquer la société, de la faire réfléchir à l’aide d’écrits ou de paroles. Caillot explique par exemple qu’un auteur peut « intervenir dans les affaires publiques ou dans la moralité d’autrui » (l.49) car il a un « pouvoir » (l.45). Sartre appuie aussi cette thèse en considérant qu’un livre peut devenir «un fait social qu’on interroge » (l.21) et que « chaque parole a des retentissements » (l.57) pour « les historiens » (l.24). Camus termine par soutenir qu’écrire est un « honneur » qui « l’oblig[e] […] à porter […] le malheur et l’espérance» (l.62) que cette société partage.
Les écrivains ont donc des devoirs qui consistent à commenter les évènements, faire réfléchir la population et s’intégrer dans l’histoire.

Quelles sont les méthodes argumentatives communes utilisées ? Tout d’abord, les auteurs écrivent en utilisant la première personne ; ce qui signifie que ce sont eux qui parlent et qui expriment leurs idées. Camus parle simplement toujours avec la personne « je » dès la première ligne du texte. Sartre emploie « nous » à partir de la ligne 26 pour parler en son nom et en celui de tous les écrivains. Caillois