S.O.S pour l'éducation
Jean-Emmanuel Ducoin
Lundi, 30 Mai, 2011
En quatre ans, près de 55 000 salariés de l’éducation auront été sacrifiés. Et l’on nous parle encore d’égalité des chances ?
«On ne manque pas de profs.» Et Luc Chatel ne manque pas de toupet… Derrière des rondeurs qui ne sont qu’apparentes, notre ministre de l’Éducation nationale a de quoi faire pâlir de jalousie les pires politicards de sa classe. Dans une interview donnée hier au Journal du dimanche, l’homme manie le mensonge et la mauvaise foi à tous les temps. Ainsi ose-t-il rappeler que Nicolas Sarkozy, en 2007, avait promis que pour « revaloriser la fonction publique, il fallait moins de fonctionnaires mais mieux payés ». Et il ajoute : « On a l’impression que l’éducation est laissée pour compte. Mais regardons autour de nous. En Angleterre, en Grèce ou au Portugal, des professeurs sont licenciés, leurs rémunérations baissent. » Les Français n’ont donc pas à se plaindre. Pour Luc Chatel, grand expert en sermons de « principe de réalité », qu’importe justement la réalité vécue. Les chiffres sont pourtant têtus : entre 2007 et fin 2011, près de 55 000 salariés de l’éducation nationale auront été sacrifiés, comme le seront bientôt 1 500 classes...
Les projets « éducatifs » des quatre dernières années composent un vaste puzzle destructeur dont on peut aisément reconstituer les morceaux : moins de moyens et moins de personnels, des professeurs inégalement formés pour des écoles aux objectifs différents… Et puisque Luc Chatel n’est plus à une provocation près, lui qui fut jadis DRH chez L’Oréal avant devenir cost-killer à l’UMP, il annonce qu’il va lancer ce mercredi une grande campagne de pub dont le coût devrait s’élever à 1,3 million d’euros. De la com pour vanter les mérites d’un plan de recrutement lancé par le ministre… alors qu’il maintient la suppression de 16 000 postes ! Face à un tel degré d’aplomb et d’effronterie, alors qu’à Pôle emploi vient de se dérouler un