école des femmes
Selim Habchi
C’est en faisant rire le spectateur que la comédie corrige les comportements, selon la formule « Castigat ridendo mores ». Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière (1622-1673), reprend cette devise à son compte. Dramaturge, comédien, directeur de la troupe de L’Illustre Théâtre, il écrit et joue des comédies restées dans notre patrimoine littéraire et théâtral, à la Cour, devant Louis XIV, comme à la Ville. Ses pièces divertissent ses contemporains, tout en critiquant les comportements des hommes et de la société. Ainsi dans L’Ecole des Femmes, une comédie en 5 actes créée le 26 décembre 1662, c’est une pièce novatrice car elle mêle les ressources de la farce et de la comédie en vers. Elle raconte l’histoire d’un homme nommé Arnolphe qui garde coupé du monde une jeune femme nommé Agnès dans le but de se marier avec elle, il prive cette dernière de toute éducation, heureusement un jour un jeune homme lui fit apprendre ce qu’est la vie et surtout l’amours. Dans l’acte II scène 5, Agnès subit un interrogatoire de la part d’Arnolphe pour savoir ce qui s'est passé entre elle et Horace. Agnès lui confirme avec une tranquille assurance la venue du jeune Horace. Elle conte à Arnolphe, toute son aventure, et Arnolphe en reste abattu. Nous verrons comment Molière utilise la comédie pour faire la satire de la tyrannie des hommes sur les femmes. Nous étudierons en premier lieu la comédie liée à l’inversion des rôles puis la portée satirique de la scène.
Cet extrait est marqué par une inversion des rôles : Arnolphe semble pris au piège de l'éducation qu'il a dispensée. Agnès ayant vécu dans un cocon, est une fille avec un caractère sincère et innocent,
Elle répond sans hésiter à Arnolphe et le prend même à partie en utilisant des répétitions du pronom personnel de 2ème personne : « vous-même, à votre avis » .Elle attend son approbation et croit en son adhésion « Pouvais-je … ? » « vous l’aimeriez