Quelques points sur l’économie du Viêt Nam
Par Pham Tri Dân JJR 65
La presse et les économistes ont souligné les points saillants du dynamisme actuel de l’économie vietnamienne comme suit : une croissance économique qui ne le cède qu’à la Chine, une épargne conséquente et une force de travail jeune sur le marché, une accentuation de la privatisation et une intégration croissante dans le circuit mondial, des risques raisonnables face à une croissance très significative. Je vais tâcher de commenter à votre intention ces phénomènes, illustrés de manière claire par quelques tableaux. HISTORIQUE ECONOMIQUE Bien avant la crise financière de 1998 ravageant l’Asie en général, le Vietnam a connu sa crise propre au tout début des années 1980 : étouffement de la vie économique par une centralisation à outrance, inflation de 400% en rythme annuel, croissance économique de moins de 3%. C’en fut alors fini des rêves de centralisation économique, et le gouvernement vietnamien lança le mouvement du Dôi Moi en 1986. Dès 1987, des critères nouveaux furent mis en place : suppression des contrôles interrégionaux, octroi du droit d’utilisation à long terme des terres aux cultivateurs, autonomie pour la gestion des entreprises d’Etat, autorisation d’un secteur privé, et surtout, loi sur l’investissement des capitaux étrangers. Les résultats furent visibles 7 ans après, en 1994 : les entreprises d’Etat n’étaient plus que d’environ 5 500 contre environ 12 000 en 1987, la croissance montait, les investissements étrangers (industries, tourisme) prenaient racine, tout cela aidé par un noyau bancaire composé d’une Banque Centrale d’Etat agissant comme Institut d'Emission, et de 4 Banques Commerciales d’Etat. De même, le contrôle des prix avait été levé, et la monnaie vietnamienne était autorisée à fluctuer selon un panier de devises internationales. Similairement, un taux d’intérêt bancaire élevé avait permis de ralentir l’inflation et faire naître une épargne significative génératrice