Étrange époque où il est plus facile de désintégrer un atome qu’un préjugé.
Aujourd’hui les chapeaux haut-de-forme ont déserté nos rues et les noirs les placards à balai ainsi que leur costume de serviteur. Nos yeux ont-ils perçu ce changement ? Ou voient-ils encore l’uniforme de la servitude collé aux gens de couleur ? Il suffit de sortir pour trouver la réponse. Personne ne répondra qu’il distingue des chapeaux sur nos têtes, non : il n’est pas raciste. Et je ne le contredirai pas, il dit sans doute la vérité ; l’avenir du raciste étant bien noir. Il devient méprisable et ses amis se lancent dans de grands discours politiques, philosophiques, historiques et scientifiques mais tous échouent évidemment à le convaincre. Au travail, son estime s’effondre et il regarde rageusement passer la promotion à son collègue africain. Non, vraiment, être raciste n’est pas rose. Et voici que la question se pose : est-on antiraciste par tolérance ? Il est évident et de bon ton de ne pas croire aux préjugés, et l’on constate même que