Football et société en région parisienne Une histoire sociale du football ouvrier Nicolas Ksiss Université de Paris XIII sport travailliste7, notamment d’aborder différemment ses spécificités en tant qu’organisation de masse. Le recourt aux activités sportives à des fins de propagande, voire localement au service du militantisme politique ou syndical de proximité, en constitue la facette la mieux connue8. De la sorte avant 1914, le football qui se dit nominalement socialiste, demeure soumis au calendrier des réunions et des manifestations politiques. Le club FST consolide par la suite les “ couronnes extérieures ” [Annie Kriegel] du P.C.F. À partir des années vingt, le football y assure un office fondamental au service de l’agit-prop communiste. L’ “usage politique des fêtes”9, ici les rassemblements de “ solidarité ”, prend une ampleur supplémentaire en Région parisienne, capitale du pays, bastion du communisme français et place forte du sport rouge. De la sorte y sont organisés les premiers matchs avec des équipes soviétiques 10. Leur déplacement marque toujours un temps fort du calendrier travailliste. En août 1934 se déroule la “ coupe du monde du football ouvrier ”, à l’intérieur du Rassemblement Sportif International, dans un contexte dominé par la dynamique unitaire. Après une série de rencontres dans divers communes de la banlieue, la finale se tint au vélodrome Buffalo de Montrouge, entre l’URSS et la formation norvégienne de l’ISOS. Le match peut même devenir l’attraction principale, comme lors des rencontres qui vont se succéder en faveur de l’Espagne Républicaine11. Cependant le football est rarement la seule discipline proposée aux spectateurs. De fait il s’impose plus à la fédération ouvrière qu’il n’est choisit. En 1909, il représentait déjà l’unique sport collectif de la FSAS. Les tentatives de certains clubs pour lancer le rugby se heurtèrent à l’indifférence des adhérents. Cette prééminence se retrouve aussi chez les opposants dans les rangs de la