Le silence
Citant l’écrivain anglais Carlyle, Maeterlinck présente le silence comme « l’élément dans lequel se forment les grandes choses ». Contrairement aux paroles éphémères, le silence ne n’efface jamais, au point de constituer l’essence même de la vie. Après avoir distingué le silence « actif », qui reflète la profondeur des âmes, du silence « passif », qui renvoie à la mort, Maeterlinck s’intéresse à la peur humaine du silence. En effet, la nature humaine a du mal à accepter le silence et les hommes cherchent souvent à l’éviter. Quelle qu’en soit la circonstance, la rencontre avec le silence est un moment marquant de la vie car, comme le note Carlyle, l’Empire du silence est « plus profond » que le royaume de la Mort. Nous entourant de toutes parts, le silence est « le fond de notre vie sous-entendue », et face à lui nous sommes tous égaux. Le silence permet de se livrer à l’autre et de le posséder en toute liberté. Le silence donne à voir l’âme humaine, dévoile ses vérités cachées. Maeterlinck le compare à un soleil d’amour qui « mûrit les fruits