Du Pédantisme Montaigne

quel point on était parti pour arriver là ; mais, quand j’entrai, on parlait romans. Parler romans, c’est comme si chacun avait parlé de sa vie. Est-il nécessaire d’observer que, dans cette réunion d’hommes et de femmes du monde, on n’avait pas le pédantisme d’agiter la question littéraire ? Le fond des choses, et non la forme, préoccupait. Chacun de ces moralistes supérieurs, de ces praticiens, à divers degrés, de la passion et de la vie, qui cachaient de sérieuses expériences sous des propos légers

quel point on était parti pour arriver là ; mais, quand j’entrai, on parlait romans. Parier romans, c’est comme si chacun avait parlé de sa vie. Est-il nécessaire d’observer que, dans cette réunion d’hommes et de femmes du monde, on n’avait pas le pédantisme d’agiter la question littéraire ? Le fond des choses, et non la forme, préoccupait. Chacun de ces moralistes supérieurs, de ces praticiens, à divers degrés, de la passion et de la vie, qui cachaient de sérieuses expériences sous des propos légers

tournoie, jouit d'elle-même avec une virtuosité, un élan, qui nous font songer moins à l'analyse pure, technique et froide, qu'à la poésie de l'analyse. Et je ne vois pas d'autre comparaison à reprendre que le vieux rapprochement de Proust avec Montaigne. On songe à ce lyrisme intellectuel du troisième livre des Essais, le plus personnel, le plus indépendant, celui qui est capté le plus directement sur le griffon. C'est de la vie directe, fraîche, qui jaillit de toutes parts sur le terrain, comme

Nous ne vous suivons pas très bien (l. 39). => extrait = tirade argumentée de Rampole qui exprime ses idées confusément. Pour aller plus loin 8. Recherche. Beaucoup d’écrivains ont traité de l’identité humaine, notamment : – xvie siècle : M. de Montaigne, Essais, « Des cannibales », « Des coches » – xviiie siècle : J.-J. Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes – xixe siècle : M. Shelley, Frankenstein – xxe siècle : C. Lévi-Strauss, Tristes tropiques => il

n’est souvent pas ! Au XVIIe, le siècle du classicisme, un idéal se fait jour, celui de l’« honnête homme » : cet idéal humain reprend et prolonge celui de l’humanisme du siècle précédent, dont on pouvait percevoir les traits par exemple chez Montaigne ou Rabelais. L’« honnête homme » préfigure également l’idéal qui sera celui des Lumières (voir Fiche méthode) : du XVIe au XVIIIe siècle, la figure de l’individu idéal se construit donc avec une belle continuité. Un « honnête homme » – qui au XVIIe

– les femmes savantes : au milieu du XVIIe siècle, de nombreuses femmes de la haute société s’intéressaient de plus en plus au savoir, lisaient beaucoup et allaient assister à des conférences scientifiques. Le peuple voyait d’un mauvais œil ce « pédantisme ». Et Molière était du même avis ; il n’a pas hésité à condamner les prétentions scientifiques des femmes quand elles sont exagérées, qu’elles nuisent à leur équilibre, qu’elles les détournent de leur entourage. C’est une des principales visées