Jardin des serres d'Auteuil

doubles voies qui sortaient du pont, se ramifiaient, s'écartaient en un éventail dont les branches de métal, multipliées, innombrables, allaient se perdre sous les marquises. Les trois postes d'aiguilleur, en avant des arches, montraient leurs petits jardins nus. Dans l'effacement confus des wagons et des machines encombrant les rails, un grand signal rouge tachait le jour pâle. Pendant un instant, Roubaud s'intéressa, comparant, songeant à sa gare du Havre. Chaque fois qu'il venait de la sorte 3 passer

qui méritait d’être grondée. MADEMOISELLE PRIMEROSE. – Qu’a-t-elle donc fait, la pauvre fille ? M. DORMÈRE. – C’est elle qui a poussé, presque obligé Georges à entrer dans le bois pour manger des fraises, comme si elle n’en avait pas assez dans le jardin, et plus tard c’est elle qui a voulu revenir au travers des ronces. MADEMOISELLE PRIMEROSE. – Ta, ta, ta. Qu’est-ce que vous dites donc, mon pauvre cousin ; c’est au contraire elle qui ne voulait pas, et c’est Georges qui l’a voulu. Je vois que vous

doubles voies qui sortaient du pont, se ramifiaient, s’écartaient en un éventail dont les branches de métal, multipliées, innombrables, allaient se perdre sous les marquises. Les trois postes d’aiguilleur, en avant des arches, montraient leurs petits jardins nus. Dans l’effacement confus des wagons et des machines encombrant les rails, un grand signal rouge tachait le jour pâle. Pendant un instant, Roubaud s’intéressa, comparant, songeant à sa gare du Havre. Chaque fois qu’il venait de la sorte passer

qui sortaient du pont, se ramifiaient, s’écartaient en un éventail dont les branches de métal, multipliées, innombrables, allaient se perdre sous les marquises. Les trois postes d’aiguilleur, en avant des arches, montraient leurs petits -3- jardins nus. Dans l’effacement confus des wagons et des machines encombrant les rails, un grand signal rouge tachait le jour pâle. Pendant un instant, Roubaud s’intéressa, comparant, songeant à sa gare du Havre. Chaque fois qu’il venait de la sorte passer

le cours de la Seine peu à peu s'abaissa, et il en surgit une autre, plus proche, sur la rive opposée. Des arbres la couronnaient parmi des maisons basses couvertes de toits à l'italienne. Elles avaient des jardins en pente que divisaient des murs neufs, des grilles de fer, des gazons, des serres chaudes, et des vases de géraniums, espacés régulièrement sur des terrasses où l'on pouvait s'accouder. Plus d'un, en apercevant ces coquettes résidences, si tranquilles, enviait d'en être le propriétaire

brûlants, lire le journal, regarder infiniment ses mains ouvertes devant lui comme pour mesurer le travail accompli. Je le revois enfin sur sa bicyclette, vieillissant mais toujours au travail, en route vers le jardin, sa musette2 à l’épaule, très droit, le regard loin porté. Car ce jardin aidait mes grands-parents à subsister. Malgré l’aide de mon père et de ma mère, de leurs autres enfants, mes grands-parents vivaient, en effet, comme je l’ai déjà dit, de bien peu de chose, seulement de quelques

Normandie Niemen 06340 121 quai de la Banquière 06730 236 chemin du Calvaire 06140 17 rue El Nouzah 06000 06270 06100 5 rue des Jasmins 06300 Ste Thècle 06440 La Bolline 06420 BP 1718 06012 9 av du XVème Corps 06000 11 Rue des Bosquets 06510 Les Jardins du Palio - Camélia 42, route de Turin 06300 1 montée Monfort 06300 221 route de Grenoble 06200 236 avenue de Gairaut 06100 25 rue St Joseph 06300 13 Parc de la Californie Alsace Rue Léon Bertrand 06200 M. BECCHETTI Serge Le Hameau de l'Oli bât N 06340

petites soeurs dans son berceau, et qu'elle allaitait l'autre sur un long canapé d'Utrecht rouge et râpé, à l'angle du salon, mon père lisait. Moi je jouais à terre à ses pieds avec des morceaux de sureau que le jardinier avait coupés pour moi dans le jardin; je faisais sortir la moelle du bois à l'aide d'une baguette de fusil. J'y creusais des trous à distances égales, j'en refermais aux deux extrémités l'orifice, et j'en taillais ainsi des flûtes que j'allais essayer le lendemain avec mes camarades

méritait d’être 27 grondée. MADEMOISELLE PRIMEROSE. Qu’a-t-elle donc fait, la pauvre fille ? M. DORMÈRE. C’est elle qui a poussé, presque obligé Georges à entrer dans le bois pour manger des fraises, comme si elle n’en avait pas assez dans le jardin, et plus tard c’est elle qui a voulu revenir au travers des ronces. MADEMOISELLE PRIMEROSE. Ta, ta, ta. Qu’est-ce que vous dites donc, mon pauvre cousin ; c’est au contraire elle qui ne voulait pas, et c’est Georges qui l’a voulu. Je vois que

petites sœurs dans son berceau, et qu’elle allaitait l’autre sur un long canapé d’Utrecht rouge et râpé, à l’angle du salon, mon père lisait. Moi je jouais à terre à ses pieds avec des morceaux de sureau que le jardinier avait coupés pour moi dans le jardin ; je faisais sortir la moelle du bois à l’aide d’une baguette de fusil. J’y creusais des trous à distances égales, j’en refermais aux deux extrémités l’orifice, et j’en taillais ainsi des flûtes que j’allais essayer le lendemain avec mes camarades