La Crise Boulangiste

du pouvoir de la raison, de ses faiblesses, de ses limites. Dans un effort tendant au dépassement du réalisme, il «repousse l'empirisme dogmatique qui érige en absolu le contenu de l'expérience comme s'il s'agissait de l'être en soi»: il ouvre une crise dont la pensée occidentale n'est plus sortie. 1 / La révolution copernicienne La révolution kantienne est dite copernicienne, parce qu'elle change les positions respectives du sujet et de l'objet, comme Copernic a changé les positions respectives

de personne y prennent une grande importance, car il est souvent décisif d'avoir les directeurs d'opinion avec soi. On conçoit que, dans de telles conditions, les élections se préparent par des déplacements de maires ou de préfets, comme lors de la crise de 1877. Le vote est souvent une démarche collective qui s'opère dans le cadre du village, du quartier, du «clan» ou de l'usine. Il arrive, par exemple, que les contremaîtres conduisent les ouvriers en groupe jusqu'au bureau de vote et leur distribuent

apprend à se méfier des idées toutes faites. Pour lui, la capacité de jugement que donne la perception doit être en prise directe avec la réalité du monde et non bâtie à partir d'un système théorique. Alain perd la foi au collège sans en ressentir de crise spirituelle. Bien qu'il ne croie pas en Dieu et soit anticlérical, il respecte l'esprit de la religion. Il est même attiré par les phénomènes religieux qu'il analyse avec beaucoup de pertinence. Dans Propos sur la religion et Propos sur le bonheur

chute de l'Empire, et l'Italie, cassée en morceaux, est restée treize cents ans sans retrouver son unité. Tel est le service que nous ont rendu les Clovis, les Clotaire, les Chilpéric. Après eux, les Carolingiens reculeront le moment de la grande crise, celle du morcellement féodal. Pendant ces quatre siècles, l'idée de l'État n'aura pas péri et les Capétiens pourront la reprendre. La tradition romaine n'aura pas été tout à fait rompue. Sans les Mérovingiens, tout ce qui a été fait plus tard pour

chute de l'Empire, et l'Italie, cassée en morceaux, est restée treize cents ans sans retrouver son unité. Tel est le service que nous ont rendu les Clovis, les Clotaire, les Chilpéric. Après eux, les Carolingiens reculeront le moment de la grande crise, celle du morcellement féodal. Pendant ces quatre siècles, l'idée de l'État n'aura pas péri et les Capétiens pourront la reprendre. La tradition romaine n'aura pas été tout à fait rompue. Sans les Mérovingiens, tout ce qui a été fait plus tard pour

Tarde, Essais et mélanges sociologiques. (1895) 5 Gabriel Tarde Essais et mélanges sociologiques (1895) I. Foules et sectes au point de vue criminel Retour à la table des matières Jusqu'à nos jours, pendant toute la durée de cette crise d'individualisme qui, depuis le dernier siècle, a sévi partout, en politique et en économie politique comme en morale et en droit, comme en religion même, le délit passait pour ce qu'il y avait de plus essentiellement individuel au monde ; et, parmi

justice. » En quoi il ne faisait que reprendre le mot de son divin Maître : « Je n’apporte pas la paix, mais la guerre » (la guerre au méchant) 1 . Rappelons que, dans le même sens, les rédacteurs d’un journal chrétien 2 déclarèrent, lors de la même crise et aussi lors de Munich, que, s’ils entendaient s’opposer à l’injustice quelles que soient les conséquences de leur geste, c’était précisément parce que 1 Matthieu, X, 34 ; Luc, XII, 10. Citons ce mot d’un grand chrétien : « Il faut toujours rendre

marge que Proust ajoute l'allusion à Odette qui ne change pas, qui ne vieillit pas. La personnalité du ministre boulangiste est développée sur une paperole, comme si Proust voulait insister davantage, pour chacun de ses exemples, sur les bouleversements apportés par le temps. L'homme politique est intercalé dans le tableau d'Odette, comme pour opposer deux types de destinée. "Boulangiste" et "chéquard" renvoient aux deux plus graves scandales de la Troisième République: les désordres nationalistes

eût eu alors l’âge d’aujourd’hui, la plus fantastique merveille) venant débiter son compliment dans une revue de fin d’année, mais de l’Exposition de 1878 représentée par une femme encore jeune. 182 À côté de nous, un ministre d’avant l’époque boulangiste, et qui l’était de nouveau, passait, lui aussi, en envoyant aux dames un sourire tremblotant et lointain, mais comme emprisonné dans les mille liens du passé, comme un petit fantôme qu’une main invisible promenait, diminué de taille, changé dans

gigantesque mais sournoise épreuve de force qui se développe. Tueries et contre-tueries se succèdent, aucune ville, aucune province, ni aucune route n'est épargnée, la " paix seldjoukide " commence à s'effriter. C'est alors qu'éclate la mémorable crise de Samarcande. " Le cadi Abou-Taher est à l'origine des événements ", affirme péremptoirement un chroniqueur. Non, les choses ne sont pas si simples. Il est vrai qu'un après-midi de novembre l'ancien protecteur de Khayyam arrive inopinément à Ispahan