Lauteur Et Un Sauvage

Yport et les Peuples (campagne(Libert. Connotations de la libert falaise, libert, prs dYport. Le sentiment de lespace est li la vision(Jeanne la fentre). Cadre Temporel Le cadre temporel est jou par un calendrier(l-20-22) la date y est prcise. Lauteur parsme des indices. Cest souvent dans le dernier chapitre que ces indices reviennent. Le calendrier symbolise en quelque sorte la vie de Jeanne. Valeur symbolique du matin dbut de la vie, thmatise le dbut du roman. Llment atmosphrique La pluie(

dont les attributs (un casque prussien sur lequel est inscrit militarisme et une massue o on peut lire Kultur) dmontrent quil reprsente larme allemande tout en soulignant que cet ennemi est fondamentalement caractris par une brutalit barbare et mme sauvage, malgr largument, tourn ici en drision, selon laquelle lAllemagne mne une guerre de civilisation, pour diffuser la Kultur germanique. Cette animalisation de la figure de lennemi est accompagne de la dmonstration de la violence barbare des Allemands

Ltranger (roman publi galement en 1942), qui a pu tre considre comme Le mythe de Sisyphe en action, tient du trait, a le tranchant dune dissertation, la philosophie, si elle est apparemment oublie, la sous-tendant. Elle vaut par lasctisme rigoureux que lauteur rechercha dans la construction dramatique qui est trs simple et puissante. Mais Camus tait un homme de thtre qui sut montrer la passion qui dvore Caligula, lardeur bondissante et mme allgre avec laquelle il dtruit les autres, les institutions et lui-mme

envahi dun mysticisme et dun dsespoir qui dpasse le ralisme dans loutrance. Et ainsi lauteur confessa le regret dune vitale sensualit, mme si le feu doit la punir. Le roman est aussi le tableau dun village de montagne. Il est crit dans une langue remarquablement accorde au rcit. Le style est dpouill, franc, anguleux. Chaque phrase a sa rsonance paysanne, et cet accent nabaisse pas la dignit du tmoignage. Lauteur sefface, nintervient ni pour juger ni pour dcrire. Sa pudeur, cependant, laisse transparatre

quatre fois agacé, deux ou trois fois ennuyé, cinq ou six fois déçu, et mille et une fois enchanté, comme le voulait son titre. Jai aimé le foisonnement des personnages, même si j'ai eu, parfois, du mal à my retrouver. Jai aimé les clins d'yeux de lauteur au lecteur, les références explicites ou masquées à l'Histoire, même si je me suis parfois perdu dans la multiplication et l'imbrication, qui mont semblé quelquefois forcées, des histoires et des destins individuels. J'aime les écrivains cultivés

en Pologne o il voit mourir sa mre, puis survit Auschwitz or le livre, encens par la critique internationale, couronn par trois grandes distinctions littraires, dont le prix Mmoire de la Shoah, traduit en treize langues, savra une pure fiction, lauteur ayant tout invent. De nombreux romanciers ont fait de la Shoah un thme central pour leurs fictions, comme Saul Bellow, dans La plante de M. Sammler, Bernard Malamud, dans Lhomme de Kiev et La grce de Dieu, Andr Schwarz-Bart dans Le dernier des Justes

Je descends Vers les tombeaux des rois tonne peine ne. Quel fil dAriane me mne Au long des ddales sourds Lcho des pas sy mange mesure. (En quel songe Cette enfant fut-elle lie par la cheville pareille une esclave fascine) Lauteur du songe presse le fil, Et viennent les pas nus Un un Comme les premires gouttes de pluie Au fond du puits. Dj lodeur bouge en des orages gonfls Suinte sous le pas des portes Aux chambres secrtes et rondes L o sont dresss les lits

du douloureux anniversaire de cette mort. Ce dcryptage dune date laide dlments biographiques est ncessaire car une connaissance hors texte simpose pour lucider la situation dnonciation. Le lecteur qui ne connatrait pas la situation familiale de lauteur, qui ne lirait que ce seul pome, se poserait la question de lidentit du je et du tu, du locuteur et du destinataire. Quatre ans ont donc pass sans attnuer la douleur quil ressent. Avec une dtermination qui nexclut ni lmotion ni limagination, il

garon vtu comme les gens de la ville, chaussures de toile et veste de lin, visage rougi et nez qui ple, se retrouve (peut-tre sest-il gar), dans des dunes de sable, o, la nuit, le ciel est immense. Il rencontre un groupe de quatre petits bergers sauvages, de six quatorze ans, trois garons, Abel, Antoine, Augustin, et une petite fille, Khaf, qui vivent dans les parages avec leurs chvres, qui ne parlent pas sa langue. Cependant, il part avec eux, devant abandonner ses chaussures pour pouvoir marcher

sont les plus evidents: un geographe decouvre PElmen, la langue de Campos qui est explicitement comparee a celle parlee bebe. Le texte Voix (Maroc) introduit la femme comme mere, dans ce lieu feminin du hammam, ouvert aux jeunes fils, precise lauteur: "le langage senroule au hasard des rues, il est un chant qui se mile aux tractations commerciales, au marchandage, a la liberte des conteuses, des aventureu ses, des entremetteuses" (116). Dans ces espaces de tradition orale, Le Clezio prend