Paradoxe sur le comédien

universitaires de Rennes, 2009, www.pur-editions.fr] Gildas Bourdet raconte la genèse du décor rouge qui l’opposa à Beckett et qu’il finit par être contraint de bâcher de gris pendant l’intégralité des représentations de Fin de partie, soulignant ce paradoxe : « The point of the scenic artifice was to materialize the feeling the play induced in me, the feeling that what is dead sometimes seems more alive than what is still alive and that what is alive also seems sometimes about to be frozen in death.

alors le spectateur adopte une position d'attente plus passive » selon l'artiste Anatoli Vassiliev lors d'un entretien avec Valérie Dréville. Ce sentiment selon lequel le spectateur s'échappe peu à peu, Peter Brook l'a a nommé « l'ennui[1]». Le comédien, quant à lui assiste parfaitement mais impuissant à ce relâchement du public, il ne peut rien faire, et cette sensation fait partie des moments de vie du théâtre. Valérie Dréville ajoutera à cette notion d'impuissance que « en tant qu'actrice, je

bienfaits de l’improvisation, mais également de l’histoire du théatre et de ces mutations depuis le XVI ème, afin de comprendre en quoi certains enseignements théâtraux aujoud’hui peuvent se substituer à une consultation thérapeutique, voir, pour les comédiens passionnés, à une psychanalise. 2 0.1 0.1.1 Les maux du XXIème siècle Retour sur le début de la psychologie Afin de comprendre d’avantage pourquoi la société d’aujourd’hui développe un tel besoin de soigner ses maux (stress, angoisse

nécessités du monde, sans laisser de place aux croyances, comme une démarche scientifique. Voilà en quoi la conscience intellectuelle et la conscience morale sont différentes. La conscience morale, jugement empirique et absolu. Il y a là un paradoxe. Il est en effet impossible de dire, ni même de penser, qu'un jugement personnel, fondé sur des croyances personnelles, est absolu. Il y a en cela un véritable égoïsme, on crée par la conscience morale un idéal. Savoir si cet idéal est juste ou

des décalages ainsi produits et d’en tirer des réflexions d’ordre esthétique. 3D’une façon qu’on peut juger moins superficielle, plus en rapport avec la signification profonde de l’art théâtral, se produit un travestissement psychologique. Tout comédien dans l’exercice de sa profession assume une personnalité autre que la sienne, quelquefois plusieurs personnalités, s’il joue plusieurs rôles au cours du même spectacle. D’ailleurs le goût de la métamorphose et du changement de personnalité fait partie

préliminaires(1751) avec le fameux article "Genève" qui fera couler beaucoup d'encre - Les spectacles(1758) Diderot - Les Pensées philosophiques(1745) - Promenade du Sceptique(1747) - Théâtre : Le fils naturel(1757, Le père de famille(1759-1761), Paradoxe sur le comédien(1773) - La Religieuse ( 1760) - Entretien d’un philosophe avec la maréchale de ***(1776) - Supplément au Voyage de Bougainville (1772) - Jacques Le Fataliste et son Maître (1765-73) Rousseau - Discours sur les Sciences et les Arts(1750)

plaisanterie de Lettrés qui consiste à louer ironiquement un objet discrédité ou trivial : Eloge de la folie d’Erasme (1511) ] - Molière a cependant pu s’inspirer aussi des usages qu’avaient les comédiens de venir avant la grande pièce, tragi-comédie ou tragédie, soutenir en présence du public quelque paradoxe burlesque : il s’agissait alors (Littré) « de faire l'éloge du cocuage, de la pauvreté, du galimatias, de la laideur… de railler les pédants et les censeurs … » sujets communs qu'exploitaient

par des calvinistes provocateurs, comme le fameux docteur Bernard de Mandeville, auteur anglais d’origine hollandaise de la Fable des abeilles. Ces partisans du réveil augustinien, des deux côtés de la Manche, tiendront, comme on sait, un fameux paradoxe : c’est en l’homme la volupté et la cupidité qui donnent naissance à un ordre social prospère et harmonieux. C’est la corruption même de l’être déchu qui est au principe de ce qu’il peut y avoir de meilleur en matière de satisfaction terrestre.

censure est toujours active comme en témoignent, sous Louis XVI encore, les difficultés de Beaumarchais pour son Mariage de Figaro. La libération des mœurs de la Régence apporte un autre renouvellement du théâtre avec le retour, dès 1716, des Comédiens-Italiens chassés par Louis XIV et le début d’une très grande vogue du spectacle théâtral : on se presse pour admirer des acteurs réputés (Lélio, Flaminia, Silvia…) et rire des lazzi et du dynamisme des personnages issus de la commedia dell'arte comme

français, permet l’éclosion d’une timide production locale encouragée par les autorités religieuses pour promouvoir les valeurs catholiques. En 1943, réfugié au Canada, le réalisateur français d’origine russe Fedor Ozep y tourne Le Père Chopin, avec la comédienne française Madeleine Ozeray. Il le fait suivre, trois ans plus tard, de La Forteresse, également tourné en version anglaise (Whispering City). Suivront une petite douzaine de longs métrages de très médiocre qualité, depuis Un homme et son péché (Paul