Princesse De Clèves Doubrovsky

de Corneille opposait l’honneur et l’amour, la raison et la passion (pour le plus grand triomphe moral de la raison et de l’honneur). C’est là une vue abstraite et moralisatrice qu’il faut nuancer (voir les travaux critiques d’O. Nadal et de S. Doubrovsky). Comme on va le voir dans cette tirade, le jeu des parallélismes tient la part égale entre l’amour pour Chimène et la fidélité au devoir. Quand le devoir l’emporte sur l’amour, Chimène ne s’efface pas vraiment (sauf aux vers 337-338) : ce sont

s’émerveillera aux miracles réalisés par les prophètes et les saints, souffrira à leur souffrance, s’enthousiasmera aux exploits des héros guerroyants sans relâche contre les ennemis du bien et de la loi. S’ébahira à l’évocation des charmes des princesses : grain de beauté adroitement placé, chevelure qui arrive aux chevilles, bouche en forme de bague, grenades des seins, taille fine qu’une seule main peut enserrer… »111 A tout cela s’ajoutent des observations et des interrogations sur la société

sont "impuissantes à exprimer"4. "La vue dit trop de chose à la fois".5 Le vocabulaire des couleurs, pauvre à l'époque classique, s'est beaucoup développé aujourd'hui. G. Matoré nous en fournit la confirmation avec ses relevés statistiques : Princesse de Clèves : 23 termes de couleur, Madame Bovary : 621, A l'ombres des jeunes filles en fleurs : 478. 6 1 Patrick Modiano, Du plus loin de l'oubli, Editions Gallimard, Paris, 1996, p. 92. Ibid. p. 96. 3 Patrick Modiano, Dimanches d'août, Editions Gallimard