Sartre Les Mains Sales

formidable acte d’accusation porté sur la société de son temps. Et toute son œuvre se dresse contre un système social où il vaut « mieux être l’exploitant que l’exploité » et où les solidarités se défont. Monde gangrené par l’argent où le pouvoir est aux mains des journalistes et des financiers, les premiers étant aux ordres des seconds. Enfin, ce n’est pas la moins savoureuse ironie de l’Histoire que Marx ait pu dire avoir compris les mécanismes de l’exploitation capitaliste à la lecture de César Birotteau

parfaitement atteindre. c) La conscience nous donne un projet d’existence, toujours susceptible de changer (Cf. Sartre). Conclusion La conscience peut être vécue comme un fardeau, mais c’est également le fait d’être conscients de nos propres limites qui nous en libère. Ce qu’il ne faut pas faire Oublier la dimension positive de la conscience. Les bons outils • Pascal, Pensées. • Sartre, La Nausée. • Descartes, Méditations métaphysiques. • Saint Augustin, Confessions.  © rue des écoles

franquette, dans une classe d’école licenciée. Il y en avait beaucoup des vides des classes, partout où nous passions. On aurait joué avec moi à la justice comme on joue quand le maître est parti. Les gradés sur l’estrade, assis, moi debout, menottes aux mains devant les petits pupitres. Au matin, on m’aurait fusillé : douze balles, plus une. Alors ? Et je repensais encore au colonel, brave comme il était cet homme-là, avec sa cuirasse, son casque et ses moustaches, on l’aurait montré se promenant comme

LITTÉRATURE. « Il faut oublier le vieux militant tapageur, pour aller redécouvrir l’auteur », recomman­ de Jean­François Louette, qui a di­ rigé la réédition des Mots et autres textes biographiques. Trente ans après sa mort, l’œuvre de Jean­ Paul Sartre est à redécouvrir. ■ PLANÈTE. Un p’tit coin de verdure pour les citadins. Plantes dépol­ luantes et potagers d’intérieur : la passion du jardinage d’apparte­ ment gagne de plus en plus d’ur­ bains, soucieux de donner une « touche verte » à leur environne­

venait d’une épaule à l’autre, je la soutins et je le baisai au front. Versigny et Bancel lui ôtèrent ses bas. La grand-mère eut tout à coup un mouvement. — Ne lui faites pas de mal, dit-elle. Elle prit les deux pieds glacés et blancs dans ses vieilles mains, tâchant de les réchauffer. Quand le pauvre petit corps fut nu, on songea à l’ensevelir. On tira de l’armoire un drap. Alors l’aïeule éclata en pleurs terribles. Elle cria : — Je veux qu’on me le rende. Elle se re d ressa et nous re g a rd a ; elle

entrouvertes » (page 15), puis le concierge trouva « trois rats morts au milieu du couloir […] pleins de sang » ; ce n’était pour lui qu’une plaisanterie de gamin. Bientôt, Rieux « compta une douzaine de rats jetés sur les débris de légumes et les chiffons sales » (page 16). Il constata que « tout le quartier parlait des rats ». « Jean Tarrou fumait une cigarette avec application en contemplant les dernières convulsions d’un rat qui crevait sur une marche à ses pieds » (page 17). Le lendemain, « de la cave

entrouvertes » (page 15), puis le concierge trouva « trois rats morts au milieu du couloir […] pleins de sang » ; ce n’était pour lui qu’une plaisanterie de gamin. Bientôt, Rieux « compta une douzaine de rats jetés sur les débris de légumes et les chiffons sales » (page 16). Il constata que « tout le quartier parlait des rats ». « Jean Tarrou fumait une cigarette avec application en contemplant les dernières convulsions d’un rat qui crevait sur une marche à ses pieds » (page 17). Le lendemain, « de la cave

liquide dans le creux des mains et sur ses chevilles. Tout en procédant à ce rituel, elle marmonnait de vagues prières, des invocations…(…) En arrivant devant le catafalque, Lalla Aîcha et ma mère se mirent à appeler à grands cris le saint à leur secours. L’une ignorait les paroles de l’autre, chacune lui exposait ses petites misères, frappait du plat de la main le bois du catafalque, gémissait, suppliait, vitupérait contre ses ennemis.(…) La gardienne ouvrit ses deux mains, reçut le don et entama

hommes de son entourage se prosternèrent pour s’excuser à la place de l’effrontée. Le cheikh éclata de rire et fit signe qu’on lui remplît son verre. Trois jeunes femmes pulpeuses accoururent et l’entourèrent. Trois danseuses peu vêtues. Il passa ses mains sur leurs poitrines abondantes. Le cheikh semblait heureux, comme s’il avait déjà oublié l’incident, même si un tel refus ne lui avait jamais été opposé. Au fond de lui-même, il devait avoir mal. Il n’avait pas l’habitude d’être insulté, ni en privé

hommes de son entourage se prosternèrent pour s’excuser à la place de l’effrontée. Le cheikh éclata de rire et fit signe qu’on lui remplît son verre. Trois jeunes femmes pulpeuses accoururent et l’entourèrent. Trois danseuses peu vêtues. Il passa ses mains sur leurs poitrines abondantes. Le cheikh semblait heureux, comme s’il avait déjà oublié l’incident, même si un tel refus ne lui avait jamais été opposé. Au fond de lui-même, il devait avoir mal. Il n’avait pas l’habitude d’être insulté, ni en privé