Être libre est-ce faire ce que l'on veut?
Spontanément, on peut être tenté de définir la liberté comme le pouvoir de se déterminer sans aucune contrainte, d’agir comme bon nous semble, sans nous soucier des contraintes qui peuvent venir entraver notre action. On assimile alors la liberté à l’indépendance : être libre, ce serait ne dépendre de rien ni de personne, avoir toute l’attitude de se déterminer par soi-même. La liberté apparaît alors comme un pouvoir illimité. Cette définition de la liberté comme un absolu peut s’appliquer à cette notion en tant qu’elle concerne l’action humaine en général, auquel cas elle serait le pouvoir de s’abstraire de toute cause ou raison nous poussant à agir d’une certaine manière, comme à la liberté en tant que notion politique, ce qui la rendrait contraire à toute d’obéissance et de loi. En outre, cela fait reposer la notion de liberté sur la volonté, entendue comme faculté de se décider, d’opérer des choix sans entrave.
Mais il faut remarquer que ce n’est pas la seule définition possible de la liberté : on peut également la définir comme autonomie, c’est-à-dire comme l’obéissance à une loi que l’on s’est fixé soi-même. Auquel cas, elle ne reposerait plus entièrement sur la volonté, ce pouvoir se heurtant à des limites, la loi dans le cadre politique, et un ensemble de causes et de raisons d’agir, en un sens plus général.
Notre première conception de la liberté n’est pas sans poser un certain nombre de problèmes, et apparait sous certains aspects comme contradictoire. En effet, il est aisé de voir qu’elle pose une difficulté de passage à la limite : si tout un chacun est doté , au sein d’une communauté, d’une indépendance sans limite, alors chacun aura à tout moment à craindre d’être réduit en esclavage, puisque rien n’empêche un individu de décider de priver tous les autres de leur liberté, si tel est son désir et s’il a la capacité d’y parvenir. « Faire tout ce que l’on veut » pourrait alors s’entendre comme le