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9165 mots 37 pages
L‘administration coloniale francaise et les sociétés nomades dans l‘ancienne
Afrique occidentale francaise

A réflexion s’est d’abord exercée à partir de ma propre expérience d’administrateur de la France d’Outre-Mer en pays nomade et en pays de confluence entre nomades et sédentaires (1). Cette expérience, de multiples entretiens avec d‘autres administrateurs civils et militaires, et la lecture de rapports et d’études m’avaient, depuis longtemps, conduit à me demander si la pûissante originalité de cadre naturel de vie, de conditions d’existence, d’activités et de civilisation des sociétés nomades de l’ancienne AOF, leur similitude fondamentale de l’atlantique au Tchad dans une non moins réelle diversité extérieure, n’avaient pas été à ce point sensibles aux représentants civils et militaire de l’autorité coloniale, qu’elles avaient fait naître chez eux des comportements, sinon semblables, du moins très proches, qu’ils administrent des communautés maures ou des communautés touarègues dans des territoires différents (en l’occurence la Mauritanie, le Soudan français et le Niger).
Souhaitant aller dans cette réflexion au-delà d‘une expérience personnelle limitée dans le temps (1946-1959) et l’espace (nord et extrême-nord du Mali), j’ai souhaité, à partir de ce que j’avais vécu, observé et entendu, poser des questions auxquelles seule la confrontation des témoignages d’anciens administrateurs et d’anciens administrés, et des analyses de chercheurs, pourrait donner des réponses ayant quelque valeur. J’ai, dans ce propos, retenu trois champs d’observation évidemment non exclusifs :
- les comportements respectifs de l’administration coloniale et des sociétés nomades l’me par rapport aux autres et les autres par rapport à l‘une;

M

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NOMADES

- les caractéristiques des principales actions conduites par l’administration coloniale en direction des populations nomades ;
- les principaux effets de la colonisation sur les sociétés nomades.
Surveillance et svmpathie

Le

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