1968
Des images apparaissent immédiatement si l’on évoque l’année 1968 dans le monde, images violentes, qu’il s’agisse des rues de Paris aux voitures en flammes et aux arbres abattus, d’une petite fille qui fuit, nue, tout l’horreur du monde sur le visage, après un bombardement au Viêt-nam ou des gardes rouges de Pékin obligeant des vieillards à s’humilier lors de séances d’autocritique.
Mais entre ces trois images il semble difficile, a priori, de trouver des points communs, tant les problèmes, les conflits qu’elles évoquent paraissent éloignés les uns des autres.
Pourtant on peut tenter de chercher, non pas une explication unique, mais des points de convergence, et surtout essayer de replacer ces événements dans un contexte qui permette de leur donner une logique. Nous sommes alors amenés à replacer toute cette année dans le cadre des rapports Est-Ouest, ceux-ci ont alors tendance à s’apaiser, ce qui permet aux forces de contestation présentes dans chaque bloc de s’exprimer mais qui n’a pourtant pas pour effet d’éviter les conflits périphériques comme la guerre du Viêt-nam, s’ils restent strictement localisés.
Dans chaque bloc aussi, la jeunesse, nombreuse, exprime ses aspirations à de profonds changements, ce faisant elle révèle parfaitement les défauts de chacune des sociétés qu’elle