20130625 Experimentationpublique
Jean BERARD & Mathieu VALDENAIRE
Le recours à l’expérimentation est de plus en plus souvent cité comme une forme prometteuse de réforme des politiques publiques. Elle permet de faire connaître les effets réels de ces politiques sur leurs bénéficiaires. Encore faut-il que ces résultats soient fondés sur des données objectives et réellement pris en compte.
Les auteurs de cet essai travaillent au sein de la Mission d’animation du Fonds d’expérimentation pour la jeunesse (FEJ) (Direction de la Jeunesse, de l’Education Populaire et de la Vie Associative).
Ils s’expriment ici à titre personnel et leurs propos ne sauraient engager l’administration.
L’évaluation des politiques publiques est sur toutes les lèvres et dans tous les textes qui recommandent de déterminer quelles politiques publiques sont efficaces et lesquelles ne le sont pas assez pour être poursuivies. La prolifération du terme cache une très grande hétérogénéité des pratiques : inspections, audits, tableaux de bord, palmarès, baromètres, pilotage par les résultats sont autant d’exemples d’« évaluations » qui sont d’abord des transformations des modes de gestion des entreprises et des administrations1. L’évaluation mise en œuvre dans le cadre des expérimentations et dont traite cet article vise, elle, à mesurer les effets d’une politique publique sur ses bénéficiaires.
L’idée d’« evidence-based policy », ou politique par la preuve, a rencontré aux cours des dernières années un écho de plus en plus fort. Cet intérêt s’est traduit par un développement considérable de méthodes d’évaluation2 permettant d’identifier l’impact des politiques publiques. Les conditions nécessaires à la mise en œuvre de ces méthodes ne sont cependant pas toujours réunies, et leur réalisation nécessite une grande rigueur. Ainsi, dans la pratique, parmi la masse de textes et rapports d’évaluation, rares sont en réalité ceux qui permettent de mesurer des effets de manière