Abatilles Business Model
C’est comme une mode dans le petit monde de l’eau en bouteille: l’une après l’autre, quelques-unes des plus belles sources françaises se font racheter par des petits industriels ou des entrepreneurs téméraires. Parmi les dernières transactions en date, la société exploitant la source Abatilles à Arcachon (Gironde), a été reprise par un négociant en vin Jean Merlaut, propriétaire du château Gruaud Larose; et la source charentaise Jolival par l’ancien secrétaire d’Etat aux PME, ex-cadre dirigeant de LVMH, Renaud Dutreil.
"C’est une véritable relance que je tente avec les 16 salariés, confie Renaud Dutreil. Nous allons nous appuyer sur la clientèle locale de la région Atlantique et sur l’international en commençant par New York où je vis, tout cela, en repositionnant cette eau naturelle et ultra pure sur le haut de gamme." Il va présenter le mois prochain sa nouvelle gamme relookée et modernisée.
Cette "premiumisation", déjà réussie depuis plusieurs années par le précédent propriétaire de la marque Abatilles, l’homme d’affaires Olivier Bertrand (Burger King France), est un passage obligé pour ces petites entreprises car l’arrivée des bénéfices ne coule pas de source. "Etant donné les coûts importants d’embouteillage, de logistique et de main-d’œuvre, il est pratiquement impossible pour une source d’être rentable si elle produit moins de 100 millions de bouteilles par an", indique Jacques Tréherne, le président du Syndicat national des eaux de source. La marque charentaise Fontaine Jolival ne produit que 25 millions de bouteilles par an, elle doit donc vendre ses bouteilles plus cher pour survivre.
Un prix de vente élevé
Cette rentabilité difficile s’explique aussi par le prix peu élevé des eaux de source dans le commerce. Réputées moins qualitatives que les eaux