Tartuffe, acte 1, scène 4
Tartuffe, Acte 1, Scène 4
Cet extrait se situe au début de l’œuvre, un dialogue vif et comique s’installe entre Orgon et Dorine, sous les yeux de Cléante. Cette scène révèle la naïveté d’Orgon à propos de Tartuffe. Grâce à son personnage, Molière brosse le portrait satirique d’un parasite.
Avec ce dialogue une situation comique apparaît. Deux répliques sont prononcées régulièrement par Orgon : «le pauvre homme », « Et Tartuffe ». De même, un effet mécanique se crée entre les deux personnages; quand l’un parle de Tartuffe, l’autre réplique par Elmire, un quiproquo s’installe donc entre les deux clans. L’effet du comique est également produit par le rôle des personnages. Dorine décrit les souffrances d’Elmire tandis qu’Orgon y est indifférent, et ne se préoccupe pas de sa femme.
Dorine veut montrer à Cléante l’aveuglement d’Orgon et son incapacité à comprendre qu’il est manipulé. Et du coup, la servante domine le maître de la maison et on assiste donc à une situation inversée. De plus c’est elle qui dirige le dialogue et Orgon ne se satisfait que de ses répliques brèves. Cléante fait figure de spectateur, il reste muet tout au long du dialogue mais il écoute attentivement et ne cesse de manifester sa surprise. C’est ce qu’on appelle le théâtre dans le théâtre. Le comique va enfin naître des traits caricaturaux d’Orgon, tout au long du dialogue, il ne parle que de Tartuffe. Orgon se rend alors ridicule par la répétition des répliques : «Et Tartuffe» ; « Le pauvre homme » qui exprime d’une part une adoration pour ce personnage et d’autre part de la pitié. De la même manière, un décalage comique se crée, Orgon ne se préoccupe pas de sa femme qui est malade, mais de Tartuffe qui est « gros et gras » et qui a « le teint frais». Dans la première partie, Molière a réussit à rendre comique, par l’intermédiaire de Dorine, une situation qui ne l’est pas. Dans la seconde partie, la servante dresse le