Adieu le sud

Ce soleil qui tape dés l’aube, l’hiver comme l’été, on ne le sent pas, ces fleurs pleines de couleurs qui poussent sur cette belle herbe verte, tout ça dans un environnement préservé où mer et montagne se rencontrent, le boucan des véhicules du matin au soir ; ces rues animées de mille boutiques, places et terrasses ombragées ; l’automne remplacé par l’été, c’est ça le sud ! Ça y est, c’est décidé, je m’en vais, je devais m’en aller pour longtemps ce sera une période dure à surmonter, le premier truc qui m’a traversé l’esprit, c’est « chouette » !
La deuxième, c’est « snif », on va quitter Orange pour de vrai.

Après avoir révisé la position géographique du lieu, c’est en plein milieu de la France effectivement (3h de Paris, 2h27 de Lyon et 2h15 de Dijon), mais c’est surtout… près de Chalon-sur-Saône. Et à 407 km et 5h30 de route d’Orange, arf !

Quitter le lieu d’où l’on vient, où l’on est né, où nous avons débuté notre vie et partir pour une région différente de la nôtre, c’est triste à dire mais véridique : faudra bien battre de ses ailes un jour. Le visage pâle, ce nom qui résonne dans ma tête, qui m’empêche de dormir, quatre cents kilomètres, cette distance qui me sépare de ce que j’aime, se détacher aussi vite que prévu.
Ce matin, alors que le soleil n’est pas levé, mon téléphone affiche cinq heures, c’est le grand jour aujourd’hui, le grand départ pour une nouvelle vie, les valises sont fermées, elles traînent au sol. Ma mère m’appelle de la cuisine : elle m’a préparé des sandwichs pour la route, je les mets dans mon sac et me dépêche pour ne pas rater ce fameux train. Il est cinq heures trente, on roule vers la gare et ma maman qui n’arrête pas de me prévenir « Attention, ne laisse pas ton sac n’importe où … » C’est ma maman, quoi ! Arrivé à la gare, mon train est à 6h02, on a attendu tout juste cinq minutes, le train à quatre wagons qui arrive non loin, le stress, la fatigue : le visage inquiet de ma mère de m’avoir eue toujours auprès