Aide au roman policier
Le roman policier n’est pas si facile à définir. La variété des termes utilisés pour le désigner (néo-polar, suspense, thriller, roman-problème, roman noir) illustre, en effet, son aspect polymorphe. 1. Le roman policier comme genre L’élément thématique prédominant du roman policier est l’élucidation d’un crime dans un milieu urbain (« polis »=cité). Lié d’une part à l’apparition d’une civilisation industrielle et d’autre part à l’émergence de la science positive, le récit policier change le mystère en problème. De ce fait, il se présente à ses débuts comme un genre strictement codifié, orienté vers la résolution d’une énigme. En 1841, Edgar Poe écrit les premières nouvelles policières directement inspirées de faits divers. Emile Gaboriau a ensuite publié, en 1863, le premier roman policier dont le récit est encore largement imprégné du fonds mélodramatique accumulé dans les feuilletons du XIXème siècle. C’est seulement avec Conan Doyle qu’émerge la première figure de détective vraiment scientifique. A l’inverse de Sherlock Holmes, personnage de pur enquêteur, sans émotions ni arrièreplan familial, ses contemporains français sont engagés dans le jeu des passions, des idéologies et des morales de leur époque. Ainsi, Gaston Leroux doit sa célébrité à un récit de chambre close où le détective Rouletabille conduit ses investigations jusqu’à la résolution de son destin oedipien...Quant à Arsène Lupin, le gentleman cambrioleur héros de Maurice Leblanc, il vole au secours des démunis au point de leur abandonner une partie de son butin... 2. La structure du récit criminel La grande majorité des textes policiers s’organise le long d’un axe central de l’élucidation depuis le mystère initial (le meurtre) jusqu’à sa résolution (l’identification du coupable). Le détective s’intéresse à la réalité comme un système de signes codés : il doit déchiffrer les indices pour reconstituer un puzzle. La recherche de la vérité privilégie la forme de dialogues