Alimentation & christianisme
L’absence d’interdits alimentaires
Le christianisme se présente aujourd’hui comme n’ayant pas d’interdits dans le domaine alimentaire. Simplement il encourage ses fidèles à se méfier des voluptés charnelles, celles de la table comme celles du sexe, et à se tourner tout entiers vers les joies spirituelles. De fait, non seulement on ne trouve aucun interdit alimentaire dans le Nouveau Testament, mais il a très clairement aboli les interdits hébraïques.
Le jeûne et l’abstinence : de la liberté à la réglementation.
Cependant le christianisme a une doctrine concernant l’alimentation : se priver autant que possible des plaisirs gastronomiques. Il faut non seulement éviter la goinfrerie, la gourmandise, mais renoncer même aux voluptés alimentaires les plus légitimes, en jeûnant et en s’abstenant périodiquement des nourritures et des boissons friandes. Ces sacrifices sont à replacer dans le contexte de la guerre que se font perpétuellement la chair et l’esprit dans la vision chrétienne : ils marquent autant de victoires de l’esprit sur le corps, et ce sont ces victoires qui sont agréables à Dieu – à condition qu’elles soient remportées pour lui et non pas par orgueil.
Au cours de la basse Antiquité et du haut Moyen Age, l’Eglise a réglementé cette orientation ascétique : en définissant des temps de jeûne (Carême, Avent, Quatre temps, Vigiles, etc.) et de simple abstinence (Vendredi, Samedi, voire Mercredi) ; et en précisant de quels aliments il convenait de s’abstenir : essentiellement de vin et de viande.
Le sang et les viandes non saignées.
On sait moins, cependant, que pendant dix siècles l’Eglise a maintenu l’interdit du Lévitique de manger des viandes non saignées.
Autres interdits antiques et médiévaux.
En outre, dans la basse Antiquité et le haut Moyen Age, le christianisme a élaboré des prescriptions alimentaires souvent assez voisines de celles du judaïsme : il a condamné la commensalité entre prêtres et laïcs, entre