Tableau choisie : Le Calvaire d’Andrea Mantegna

L’Église est sans aucun doute l’institution qui a la plus poussée à la réalisation d’œuvres d’art et qui a favorisé les artistes à reproduire des scènes de la bible qui, pour certaines, sont passées à l’histoire. « La crucifixion est l’épisode du Nouveau Testament le plus représenté.1 ». Celle de Andrea Mantegna dégage un tout nouveau sens que les représentations précédentes. Dans cette analyse, nous verrons comment cet artiste utilise la forme, la technique et les symboles pour créer une œuvre extrêmement narrative.

D’abord, il faut savoir que Le Calvaire fait partie intégrale d’un triptyque2 monumental commandé par Gregorio Correr, l'abbé du couvent de San Zeno de Vérone en 1456. Elle compose la prédelle3 du retable4 qui compte 3 œuvres inférieures. Ces œuvres sont l’une des réalisations les plus audacieuses et les plus complexes dans la carrière du jeune Mantegna, alors âgé de 26 ans. Elle compte parmi les chefs-d’œuvre de la peinture italienne de la première Renaissance. Après le déclin démographique du XIVe siècle et de la première moitié du XVe siècle dû à la Peste noire5, la population européenne commence à retrouver son niveau d'avant la crise. Les gens vont se retourner vers l’Église qui avait été délaissée pendant la pandémie et regagnera une certaine popularité. Ainsi, l’activité religieuse reprend et engendre une demande d’œuvres d’art auprès des artistes. C’est de là que Mantegna réalisera sa scène de la crucifixion du Christ. Du point de vue de la bible, la crucifixion représente le supplice de Jésus, qui meurt cloué à une croix sur ordre du procurateur romain. C’est avec le souci de véracité et sa rigueur que Mantegna représentera la crucifixion comme personne auparavant. Il a su incorporer presque tous les éléments de l’Évangile, et ce avec une excellente référence de la culture antique quasi pareille comme décrite dans la bible. D’après les évangiles, sur le