1ere strophe :
-Le theme de l'ivresse, se retrouve des le premier vers : "Mon verre", "un vin trembleur". L'adjectif "trembleur" associe a la "flamme" renvoie a une vision vacillante et incertaine. De plus, l'emploi de trembleur (et non du participe present tremblant) laisse penser que le tremblement fait partie de l'essence meme de ce vin. La comparaison du vin a la flamme est un theme cher a Apollinaire.
-L'irruption du fantastique de produit avec les paroles de la chanson du batelier. Le verbe "ecoutez" a l'imperatif, implique le lecteur dans le poeme qui se retrouve au rang des convives du cabaret. Le poete nous intime l'ordre d'ecouter un autre chant, qu'il enchasse dans son recit. Il s'agit ici d'une mis en abyme de la chanson et cet aspect renforce le cote incantoire du poeme.
-La chanson nous plonge dans les legenes germaniques (on pense bien sur a la Loreley). L'univers est celui du fantastique : "sous la lune", "sept femmes" (le chiffre 7 est un chiffre magique) ; ces femmes sont des etres malefiques, inquietants mais attirants, dont la violence est suggeree par le verbe "tordre". L'evocation des "cheveux verts et longs" insiste sur leur troublante beaute. Les deux adjectifs coordonnes par "et", au milieu du vers renforce cette etrangete. Le theme de la chanson est envoutant, mais egalement le rythme : les enjambements des vers 2 et 3 en allongeant ces alexandrins ralentissent le rythme, l'emploi de "lente" et les sonorites nasales qui font echo dans toute la strophe ("on", "em", "an", "or"). Cette nuit est donc propice au mystere et a la fascination.

2eme strophe :
-Le ton de la deuxieme strophe est en rupture avec celui de la premiere. L'ordre (remarquez que le poete reprend la parole) qu'il semble donner aux jeunes "filles blondes" avec l'emploi de "debout" et le verbe imperatif "chantez", est une tentative pour echapper a l'envoutement. Il semble vouloir ainsi echapper a son engourdissement, avant qu'il ne soit trop tard.
-Les verbes a