Analyse : métamorphose de narcisse ( + peinture de dali )
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Narcisse et son reflet
Ovide, Métamorphoses, III, 420-436
La Métamorphose de Narcisse, Salvador Dali, 1937, Londres, Tate Gallery
Extrait latin
Spectat humi positus geminum, sua lumina, sidus
et dignos Baccho, dignos et Apolline crines
impubesque genas et eburnea colla decusque
oris et in niveo mixtum candore ruborem,
cunctaque miratur quibus est mirabilis ipse.
Se cupit inprudens et qui probat ipse probatur,
dumque petit petitur pariterque accendit et ardet.
Inrita fallaci quotiens dedit oscula fonti !
In mediis quotiens visum captantia collum
bracchia mersit aquis nec se deprendit in illis !
Quid videat, nescit ; sed quod videt, uritur illo
atque oculus idem, qui decipit, incitat error.
Credule, quid frustra simulacra fugacia captas ?
Quod petis est nusquam ; quod amas, avertere, perdes !
Ista repercussae, quam cernis, imaginis umbra est.
Nil habet ista sui ; tecum venitque manetque ;
Tecum discedet, si tu discedere possis !
Traduction
Placé sur le sol, il contemple son jumeau, ses yeux tels des étoiles, ses cheveux dignes de Bacchus et dignes d’Apollon, ses joues impubères, son cou d’ivoire, la splendeur de sa bouche et ses rougeurs mêlées à son éclat neigeux, et il admire toutes les choses par lesquelles lui-même est admirable. Sans le savoir, il se désire et lui-même qui s’approuve, se fait éprouver et tandis qu’il cherche à atteindre, il est cherché à être atteint et, en même temps, il embrase et il brûle. Combien de fois il a donné de vains baisers à la source fallacieuse ! Combien de fois il a plongé ses bras cherchant à saisir le cou visible au milieu des eaux et combien de fois il ne se saisit pas dans celles-ci ! Ce qu’il voit, il ne sait pas ; mais il est brûlé par ce qu’il voit et la même erreur qui le trompe, anime ses yeux. Crédule, pourquoi cherches-tu en vain à saisir une ombre fugitive ? Ce que tu cherches n’est nulle part ; ce que tu aimes,