Analyse d’une scène de crime
Extrait de Réservoir Dogs de Quentin Tarantino

Reservoir Dogs est le tout premier long-métrage du cinéaste américain Quentin Tarantino, sorti en 1992.
Six gangsters qui ne se connaissent pas sont engagés par un patron du crime, Joe Cabot, afin d’effectuer un vol de bijoux. Cependant, le hold-up ne se passe pas comme prévu, la police surprend les six criminels en pleine action. Deux d’entre eux ne survivent pas, un autre est gravement blessé, et ceux qui ont réussi à échapper à la police se retrouvent au point de rendez-vous, un hangar, dans lequel toute l’intrigue du film va se dérouler pratiquement en temps réel. Nos cambrioleurs vont alors régler leurs comptes dans une confrontation violente, dans le but de découvrir lequel d'entre eux les a trahis. A aucun moment nous ne verrons le hold-up, seulement quelques flash-backs nous permettront d’identifier chacun des personnages présents, et de saisir ainsi leur point de vue sur ce qu’il s’est passé.
Entre thriller et humour noir, Reservoir Dogs est un chef d’œuvre du cinéma hollywoodien. Mêlant tension et ironie, violence et compassion, exagération et retenue, stylisation et hyper-réalisme, cette réalisation originale défie tous les codes cinématographiques habituels créant ainsi un contraste esthétique et symbolique, un décalage surprenant mais fascinant qui ne laisse pas le spectateur indifférent.
Une scène cependant est particulièrement représentative de ce contraste, il s’agit bien sûr de la scène de torture d’un policier par un des gangsters. Mr. White (Harvey Keitel), Mr. Pink (Steve Buscemi), Mr. Orange (Tim Roth), et Mr. Blonde (Michael Madsen), nos quatre cambrioleurs rescapés sont dans le hangar et, à l’exception de Mr. Orange laissé pour mort sur le sol, ils s’amusent à frapper un policier que Mr. Blonde à kidnappé. Alors que Mr. White et Mr. Pink sortent du hangar afin de s’occuper des diamants, Blonde se retrouve seul avec le policier, la séance de torture commence