Analyse lineaire de renart et les bacons d'ysengrin
Certains étaient de tradition orale et se transmettaient de bouche à oreille et en vue de cela, leurs auteurs restent aujourd’hui majoritairement anonymes. Dans Renart et les bacons d’Ysengrin, Renart se rend chez son oncle Ysengrin et lorgne trois gros morceaux de jambon suspendus au plafond. Lorsque le loup lui assure qu'il n'en connaîtra jamais le goût, l’affaire se retourne rapidement …afficher plus de contenu…
Fidèle à son nom, Renart est rusé et maître manipulateur. En effet, son jeu d’acteur se dévoile à la ligne 1 : “les yeux troubles, la pelisse hérissée” et sa perfidie à la ligne 9
“Renart attendait mieux de son oncle”. Alors que Renart fait à son oncle une proposition réticente, qui est en fait un avertissement masqué, il s'élimine de la liste d’éventuels coupables : l.11 “l’un de vos voisins (n’importe lequel, ils se valent tous)”. Ysengrin révèle ses tendances radines par une gradation : l.17 “je n’en donnerais pas à mon neveu, à mon frère, à qui que ce soit au monde”. Ensuite, Renart met en œuvre son plan comme promis et retourne sur les lieux du crime. La ligne 26 témoigne du trait anthropoïde des personnages : “Hersent […] se …afficher plus de contenu…
je te dis qu’on m’a volé mes bacons” → “dites, dites toujours”. Tout se joue en sa faveur. C’est le rebondissement de situation. Hersent est la première à dévoiler leur principal défaut de caractère, l’hypocrisie, à la ligne 49 “si nous les avions, ce serait pour nous un plaisir de les partager”. Cela s’oppose à la parole d’Ysengrin augurant de ne jamais les partager. Renart se désigne à la troisième personne du pluriel, dissimulant encore sa culpabilité : l.53 “c’est par là que les voleurs […] se sont enfuis ?”. Il condescende encore à son oncle, sarcastiquement à la ligne 61 “vous ne sauriez dire autre chose”. Le récit s’achève sur la fuite d’un