Analyses poetiques
Ode à Cassandre
Mignonne, allons voir si la rose Qui ce matin avait déclose Sa robe de pourpre au soleil, A point perdu cette vêprée Les plis de sa robe pourprée, Et son teint au vôtre pareil.
Las ! voyez comme en peu d’espace, Mignonne, elle a dessus la place, Las ! las ! ses beautés laissé choir ! Ô vraiment marâtre Nature, Puisqu’une telle fleur ne dure Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne, Tandis que votre âge fleuronne En sa plus verte nouveauté, Cueillez, cueillez votre jeunesse : Comme à cette fleur la vieillesse Fera ternir votre beauté.
Pierre de Ronsard, Amours (1553), puis Odes (sous le titre « A sa maîtresse » 1584)
1° LECTURE MAGISTRALE
2° REACTIONS DE LA CLASSE à Tableau àPLAN :
I. Une scène vivante
II. Une entreprise de séduction
III. Une leçon de vie
INTRODUCTION : Ronsard, « Prince des poètes » et « Poète des princes » a chanté le thème de l’amour à travers ses poèmes, intitulés Les Amours et consacrés à des femmes aimées, dont les plus connues sont Cassandre Salviati, rencontré lors d’une fête à la cour de Henri II Marie Dupin, jeune paysanne, morte à 20 ans, et Hélène de Surgères qu’il sera chargé, par la reine Catherine de Médicis d’immortaliser dans ses poèmes pour la distraire de la mort de son fiancé. Ce poème est le 17ème du premier livre des Odes, consacré à Cassandre. Il est constitué de 3 sizains d’octosyllabes, dont les 2 premiers forment un diptyque mettant en scène une rose au début et à la fin de sa vie. Le 3ème sizain évoque