La tragédie est un genre théâtral qui remonte au théâtre grec antique où le dénouement est très fréquemment la mort d’un personnage. Jean Racine, dramaturge français considéré comme l'un des plus grands auteurs de tragédies de la période classique de la France de Louis XIV, écrit entre 1667 et 1677, à peu près une pièce tragique par an. Il est, en 1677, nommé historiographe du roi, charge très honorifique et très lucrative. L’œuvre la plus reconnue de Racine et qui lui a par ailleurs permis de se faire connaître est Andromaque. Publiée en 1667 cette tragédie remporte en effet un succès égal à celui qu’avait eu le Cid écrit trente ans plus tôt par son rival Corneille. Dans cette pièce écrite en alexandrins, Racine s’inspire des légendes du cycle Troyen. L'argument de la pièce se résume en une phrase : Oreste aime Hermione, mais elle aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui aime encore le souvenir de son mari Hector, tué pendant la guerre de Troie. De plus, Pyrrhus, roi Épire fait d’Andromaque qui est reine troyenne, et son fils Astyanax ses prisonniers. Il impose à Andromaque un dilemme où elle doit choisir entre son désir et devoir qui est de rester fidèle à son époux défunt mais qui entrainerait alors la mort de leur fils, et l’épouser, ce qui protègerait Astyanax mais serait une trahison envers Hector et Troie. Dans l’acte 1 scène 4, après un conflit avorté dans la scène précédente, une opposition survient entre Andromaque et Pyrrhus. Nous allons voir comment se déroule cet affrontement dans cette partie de l’œuvre en se penchant sur ces deux personnages antithétiques puis sur les rapports qu’entretiennent ces derniers.

Andromaque et Pyrrhus sont deux êtres très différents. D’une part, Andromaque est une reine troyenne entièrement tournée vers le passé. Elle refuse de voir le présent, notamment celui avec Pyrrhus. Dans l’acte 1 scène 4, elle s’exprime en effet à l’imparfait, « Je passais », « J’allais », alors qu’il s’agit du moment présent.