André gide
« Quiconque aime vraiment renonce à la sincérité »
André Gide
L’Amour, avec un A majuscule, nous fait tous rêver, réveille en nous des envies de romance, nous fait en quelque sorte revivre nos jours d’enfance où l’on nous racontait des contes de princes charmants sur des nobles destriers et de belles dames aux robes blanches immaculées dans des tours sans portes gardées par des dragons. Tout aussi immaculé que la robe de la belle est notre vision de l’amour, du vrai, du grand amour. Mais, naturellement, même le cavalier le plus attentionné ne peut garder propre une telle blancheur, il arrive à chacun de marcher sur des sentiers boueux, de traverser des passes dangereuses, pour, à la fin du périple, gagner enfin cette plaine sublime couverte de fleurs, pour enfin vivre heureux, ensemble, dans le château bâtie d’or et de marbre que va hériter un jour le prince. Mais, en passant par la forêt sombre peuplée de loups et d’autres créatures, n’est-ce pas le devoir de ne pas en révéler l’existence à la belle, de crainte de lui faire peur ? N’est-ce pas l’obligation de garder cette part de incrédibilité puérile de la princesse face à ce monde emplit de dangers ? Il va alors lui décrire son royaume, scintillant et magnifique, affin de la faire rêver, affin de la faire oublier la misère des paysans à côté desquels ils passent, et les dangers de la forêt maléfique de l’autre côté de la montagne sanguinaire de cette contrée.
De retour au vingt-et-unième siècle, notre prince ne doit plus passer par des forêts enchantées ni combattre des dragons pour gagner le cœur de la femme qu’il a choisi, néanmoins, les sentiers boueux et les passes dangereuses sont toujours d’actualité. Il n’est jamais facile de vivre avec une autre personne, qui a des pensées, des envies, des rêves, de perceptions différentes. Du coup, dans un couple, le petite mensonge ou ne pas dire toute la vérité est monnaie courante, que se soit pas peur de perdre l’autre, par