Anthologie poétique + création personnelles
Thème : La guerre
Introduction
Jour :Lettres de soldats
«Tu ne peux savoir, ma mère aimée, ce que l’homme peut faire contre l’homme. Voici cinq jours que mes souliers sont gras de cervelles humaines, que j’écrase des thorax, que je rencontre des entrailles. Les hommes mangent le peu qu’ils ont, accotés à des cadavres. Le régiment a été héroïque: nous n’avons plus d’officiers.» (Lettre d’Eugène-Emmanuel Lemercier à sa mère, 22 février 1915)
«Cette guerre est ignoble: j’ai été, pendant quatre jours, souillé de terre, de sang, de cervelle. J’ai reçu à travers la figure un paquet d’entrailles, et sur la main une langue, à quoi l’arrière-gorge pendait... [...] Je suis écœuré, saoul d’horreur.» (Lettre de Maurice Genevoix, 1915)
Jour :Exécution
La balle laboura son âme
Son regard transperçant ses bourreaux
Une rivière de sang abreuvant ses paroles réveillées par la surprise soudaine révélation médiocrité humaine.
C’était au mois de mai, un jour de printemps
Un oiseau se baigna dans la mare érubescente l’œil mouillé, il regarda les hommes ivres La beauté les avait quittés
Ils n’étaient que des marionnettes de guerre
Jour :La Lettre
A la lueur d’une bougie
Je t’écris ces quelques mots
Ces quelques mots pour dire qu’ici
On monte au front c’est pour bientôt
Mais ne t’inquiètes pas pour moi
J’ai la santé juste de l’ennui
Courage, confiance, priez pour moi
Nous serons bientôt réunis
C’est de la tranchée que j’écris
Je n’ai pas une minute à moi
Alors comment vont les petits
Toujours sans nouvelles de toi
Surtout écris moi tous les jours
J’ai des heures de nostalgie
Le danger m’effraye à mon tour
Y’a t’il encore des jours des nuits
Je joins quelques photographies
Celle du soldat sous le pommier
Pourrait faire oublier qu’ici
Nos joies de gosse sont envolées
J’espère quand même que mon étoile
Me