Anthologie poétique siécle
Poèmes du Moyen Âge au XXè siècle .
Demain, dès l'aube.. Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. |
Victor Hugo
LEPICARD Rodolphe 2W
Lycée Jean XXIII
Pour amour des dames de France
(Rondeau)
Pour amour des dames de France
Je suis entré en l'observance
Du tres renommé saint François,
Pour cuidier trouver une fois
La doulce voye d'alegence.
Ceint suis de corde de souffrance,
Soulz haire d'Aigre Desirance,
Plus qu'en mon Dieu ne me congnois.
Pour amour des dames de France
Je suis entré en l'observance.
Soubrement vis de ma Plaisance
Et june ce que Desir pense,
Mendiant par tout ou je vois,
Je veille a conter, par mes dois,
Les maulx que m'a fait Esperance
Pour amour des dames de France.
Olivier de La Marche (1425 - 1502)
"Mémoires de Messire Olivier de La Marche" 1562
A tout jamais, d'un amour immuable
A tout jamais, d'un amour immuable,
La veuil servir, comme la plus notable
Qui soit vivant, et du plus beau maintien.
La raison est : car son coeur et le mien
Ne sont plus qu'un par un vouloir semblable.
Elle, voyant mon mal estre importable,
M'a dit ce mot qui tant m'est agréable :
"Mon coeur avez ; et le vostre retien
A tout jamais."
Serois je doncques bien miserable
D'estre vers luy traistre ni variable,
Considéré le plaisant entretien
Qu'elle m'a faict ? Je servirai si bien
Que de ma part l'amour sera durable
A