ANTIGONE EXERCICE
TD du vendredi 12/13h
Claire Evesque
Devoir maison : Explication de texte
(texte n°51, Antigone, Jean Anouilh)
La violence au théâtre
Le théâtre de l'entre-deux-guerres s'emploie à la réécriture des mythes grecs. Mythes et tragédie sont envisagés avec un nouveau visage, celui de la violence 1. Les dramaturges puisent leur inspiration dans les mythes gréco-romains, afin de les transposer dans leur époque moderne. La réécriture leur permet d'exprimer leurs interrogations profondes dans le contexte de la guerre, de la barbarie et de la perte des valeurs, et les conduit à une réflexion tragique de la condition humaine.
Un acte de résistance est à l'origine de l'écriture d'Antigone, de Jean Anouilh. En août 1942, sous le régime de Vichy, un jeune résistant tire sur un groupe de collaborationnistes. La gratuité de son acte, son aspect héroïque et vain, rappellent à Jean Anouilh l'essence même du tragique. L'Antigone de
Jean Anouilh est jouée pour la première fois en 1944, à Paris, un an après Les Mouches de Sartre.
Anouilh reprend le cadre général de la pièce de Sophocle, l'histoire de la jeune Antigone qui refuse la loi de Créon, son oncle, et offre à Polynice, son frère, une sépulture. Antigone connait son sort ; elle doit mourir pour son geste. L'extrait étudié prend part à la confrontation entre Créon et
Antigone, avant l'exécution de cette dernière. On peut se demander en quoi cette confrontation de la dernière chance, dévoile les prémices d'une nouvelle forme théâtrale. La scène commence par un refus de la banalité, qui peut être transposé à la pièce elle-même. À l'aide d'une confrontation brutale, par le langage mais aussi par les gestes, Jean Anouilh présente une pièce politique d'un genre nouveau.
I. Le refus de la banalité
1. Un refus de la banalité dans la pièce
→ le champ lexical du bonheur
Dès le début de cet extrait, on voit une Antigone lointaine, « le regard perdu », s'interrogeant sur le bonheur. Le mot « bonheur » apparaît tout au long