Ecrite en 1942 par Jean Anouilh, Antigone offre au départ un regard critique sur une société en crise. En effet, 1942, c’est l’époque trouble de la guerre, des rafles, de l’abandon de l’humanité. Anouilh a réécrit l’œuvre de Sophocle à sa manière, en y incorporant des détails contemporains. Antigone, c’est l’histoire d’une fille fluette, mais révoltée, qui sait qu’elle doit mourir parce que c’est son destin.
La pièce, mise en scène par l’ingénieux Fabrice Gardin, se déroule dans une usine qui représente la cité de Thèbes. On y observe une Antigone poignante, pleine d’une révolte si difficile à exprimer de la juste manière, interprétée par Wendy Piette. Celle-ci est accompagnée par Bernard Sens, le grand Bernard Sens qui nous fait découvrir Créon sous une lumière plus éclatante que jamais. Cependant, c’est l’émotion de tous les autres personnages (joués par Benoît Verhaert, Louise Rocco, Manon Hanseeuw, Nicolas d’Oultremont et Toni d’Antonio), mêlée au talent de Piette et de Sens, qui fait la grandeur et le caractère indémodable de cette pièce.
Grâce, entre autres, à l’intervention de Ronald Beurms, le responsable décors et costumes, Antigone présente toute la complexité des rapports entre les personnages. En effet, d’une part, nous avons un Créon imposant dans son complet bien coupé et d’autre part, Antigone, qui paraît si fragile et si pure dans sa petite robe blanche alors qu’en réalité c’est elle la cause de toute la problématique de la pièce.
Ce sont tous ces éléments, l’histoire, les personnages, les acteurs, etc qui font d’Antigone une pièce d’une telle intensité, dont on ne sort pas sans réfléchir au sens profond de la vie, sans s’interroger sur son propre destin.
Si vous désirez vous aussi assister à Antigone de Jean Anouilh, vous aurez l’occasion de satisfaire votre désir jusqu’au 18 novembre, au Théâtre des Galeries de