Analyse de l'extrait d'Antigone Créon se retrouve seul face à Antigone, venant de commettre son « crime », ayant tenté à deux reprises d'ensevelir son frère Polynice. S'étant fait arrêter pour avoir été prise sur le fait, il tente de la sauver. Il lui propose de faire accuser un garde, de faire mourir quelqu'un d'autre à sa place, et il essaie de la « ramener à la raison ». Mais elle reste sourde et impassible à ses arguments, elle « ne veut pas comprendre ». Devant l'absurdité de la religion, des rites, de tout cela, devant la stupidité de tant de conviction pour des choses que Créon lui prouve sans importance, Antigone est prête à céder... A un moment (non joué), Antigone parle du bonheur. Créon lui parle du bonheur qu'elle est si prête d'atteindre si elle refuse de mourir pour son frère (elle va se marier avec Hémon). Mais Antigone se rétracte aussitôt, par fierté et par principe. « Vous me dégoûtez tous avec votre bonheur ! Avec votre vie qu'il faut aimer coûte que coûte... Moi, je veux tout, tout de suite, et que ce soit entier, ou alors je refuse ! Je ne veux pas être modeste, moi, et de me contenter d'un petit morceau, si j'ai été bien sage. » Créon est à court d'arguments et devant l'emportement grandissant de sa nièce qui menace d'ébruiter l'affaire, il cède... « Je suis là pour vous dire non et pour mourir ». Antigone fait le choix de mourir. Antigone est bien libre. De plus, on voit qu'elle a vraiment sa propre identité : elle dit non (d'ailleurs, Antigone vient du grec ancien Ἀντιγόνη Ἀντι = contre et γόνη de γόνιά = angle, donc « celle qui s'oppose »), elle refuse la société dans laquelle elle vit, elle paraît un peu « distante et bizarre ». Antigone est de mauvaise foi : quand Créon lui dit qu'elle veut la sauver, elle répond : « vous êtes le roi, vous pouvez tout, mais cela, vous ne le pouvez pas ». Elle a de curieuses relations avec les autres, elle vouvoie puis tutoie Créon, elle aime Hémon mais est prête à mourir pour son frère plutôt que de vivre