Aristote dit que la tragédie doit inspirer la terreur et la pitié. dites dans quelle
Racine, pour composer ses œuvres, s'est inspiré de la principale source des règles de la tragédie classique qu'est la Poétique d'Aristote. En effet, ce dernier y décrit entre autres les émotions que doit susciter un spectacle tragique afin de parvenir à la catharsis, ces émotions étant la terreur et la pitié, et y produit la définition du personnage et de la situation tragiques. A partir de cela, Racine va définir lui-même cette idée de catharsis, ou purgation des passions : "La Tragédie ne se fait point par un récit, mais par une représentation vive, qui, excitant la pitié et la terreur, purge et tempère ces sortes de passions." A cette interprétation de la pensée d'Aristote, Racine fera succéder une note qui restreint à la pitié et à la crainte elles-mêmes l'effet cathartique : "C'est-à-dire qu'en émouvant ces passions, elle leur ôte ce qu'elles ont d'excessif et de vicieux, et les ramène à un état modéré et conforme à la raison." Au cours de ce travail, nous allons donc observer dans quelle mesure cette règle terreur-pitié est respectée dans la pièce Phèdre de Racine, mais avant de nous atteler à cette tâche, il convient de définir ce que sont ces émotions et d'observer par quels moyens le dramaturge parvient à intéresser suffisamment le spectateur aux héros de façon à les lui faire ressentir.
Le dictionnaire Larousse définit la pitié comme "sentiment qui rend sensible aux souffrances, au malheur d'autrui", et la terreur comme "peur violente qui paralyse ; effroi, frayeur" ou "personne ou chose qui inspire une grande peur, que l'on redoute". Nous pouvons nous rendre compte que ces définitions introduisent l’idée de l’implication émotionnelle de celui qui assiste au malheur ou fait face à ce qui l'effraie. Dans le cadre de la tragédie, il est nécessaire de toucher le spectateur —qui est celui qui va