Article sur l'incendie de la place alexis-nihon
Publié aux Éditions Stromboli, 2005.
Alexis-Nihon : une leçon coûteuse
Après les incendies du « week-end rouge » de 1974, Montréal ne connut pas d’incendies graves jusqu’au 26 octobre 1986, quand la tour à bureaux de la Plaza Alexis-Nihon fut ravagée par les flammes. Il y avait eu l’incendie de la Biosphère de l’île Sainte-Hélène en 1976, spectaculaire, mais sans conséquence. Le revêtement d’acrylique fut entièrement consumé en une dizaine de minutes. Il y avait eu aussi l’incendie de la tour de la Bourse en 1969 où des pompiers risquèrent de perdre la vie quand ils furent accueillis par les flammes à leur sortie de l’ascenseur. Le sinistre fut autrement maîtrisé sans problème. Il en alla autrement à la Plaza Alexis-Nihon, qui fut un événement marquant, ne serait-ce que par l’ampleur des dommages matériels et les pertes d’entreprises que les journaux évaluèrent à 100 millions de dollars, les plus importantes sommes enregistrées pour un sinistre dans l'histoire des incendies à Montréal. Ce furent non seulement les dommages en tant que tels, mais le fait qu’ils auraient pu être beaucoup moins élevés, selon les assureurs, qui constituèrent le nœud du dossier Alexis-Nihon. Les poursuites intentées par les compagnies d’assurance ne furent réglées que plusieurs années plus tard, compte tenu des sommes réclamées par les locataires de l’édifice, parmi lesquels figuraient nombre d’entreprises d’envergure et la complexité de la preuve technique des fautes reprochées au propriétaire du complexe, mais surtout au service d’incendies. Le bilan des pertes s’arrêta là, car il n’y eut heureusement aucune victime. C’était un dimanche. En semaine, plus de 700 personnes travaillaient dans la tour et plusieurs d’entre elles auraient pu facilement se retrouver prisonnières des