Objet d'étude : le roman et ses personnages, visions de l'homme et du monde. Textes : Texte A : Victor Hugo, Le Dernier jour d'un condamné, 1829. Texte B : Stendhal, La Chartreuse de Parme, 1839. Texte C : Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo, 1845. Texte D : Albert Camus, L'Etranger, 1942.

Questions 1. Comment chaque texte rend-il compte des pensées et des sentiments du prison-nier ? (3 points) 2. Comparez la façon dont ces quatre personnages vivent leur emprisonnement. (3 points) Corrigé 1. Dans les textes A et D, les pensées et sentiments du prisonnier nous sont livrées directement, car le personnage en prison est le narrateur lui-même. Leurs pensées et sentiments constituent le thème principal du texte. Chez le condamné à mort, c'est une obsession: "Voilà cinq semaines que j'habite avec cette pensée...", "elle est toujours là, cette pensée infernale...". Quant à l'Etranger de Camus, il raconte ce qu'il a vécu et raisonne de manière assez détachée. Dans les textes B et C, le narrateur est externe. Mais le narrateur de la Chartreuse de Parme prend progressivement le point de vue de Fabrice, en commençant par décrire ce qu'il voit de la fenêtre et, de là, ce qu'il ressent ("s'amusait beaucoup à les entendre chanter", "fut ému et ravi"...). Chez Dumas, le narrateur est omniscient: il nous explique ce que traverse Dantès par son passé et par les circonstances: "Dantès demeura prisonnier. Alors ses pensées devinrent sombres (...)", "lui n'avait que son passé si court, son présent si sombre, son avenir si douteux". 2. Le condamné de Hugo et Dantès, de Dumas, vivent très douloureusement leur emprisonnement: le premier est obsédé par la pensée de sa mort prochaine; quant à Dantès il passe successivement de la prière à la tristesse ("son esprit devint sombre") puis à l'obsession ("Il se cramponnait alors à une idée...") et à la rage. Fabrice et l'Etranger souffrent moins. Fabrice a la chance d'avoir une belle vue depuis sa prison: il se laisse porter et rêve à la