Au commencement était l'association
18 mai 2010
AU COMMENCEMENT ETAIT L'ASSOCIATION! ( Le plus gros canular du siècle – 2 )
« Le principe d'association a constitué le coeur du projet politique des premiers socialistes, pour lesquels il devait permettre de concilier bonheur individuel et bonheur collectif. »
C'est en toute raison ce qu'affirme Philippe Chanial, maître de conférence en sociologie à l'université Paris-Dauphine dans un article du 12 mars dernier de la Revue du Mauss permanente.
PAR LA COOPERATION LIBRE ET VOLONTAIRE
Philippe Chanial poursuit: « Par la coopération libre et volontaire, pensaient-ils, en développant l'association de producteurs ou encore le mutualisme, il deviendra possible d'éviter l'égoïsme individuel tout comme le despotisme collectif, et, plus globalement, de promouvoir une société démocratique favorisant le plein déploiement des capacités morales de chacun. »
Marx avait pour sa part moqué le moralisme impénitent des précurseurs français du socialisme. Il leur reprochait leur idéalisme utopique, leur sentimentalisme religieux, leur philosophie misérable et leur économie politique si approximative.
« Ces reproches sont sévères, juge Philippe Chanial. Ils le sont non seulement parce que son analyse économique du capitalisme doit beaucoup plus qu'il ne consentit à l'avouer à Saint-Simon ( 1760-1825 ), Fourrier ( 1772-1837 ), Pecqueur ( 1801-1887 ), et Proudhon ( 1809-1865 ), mais surtout parce que ces auteurs n'ont jamais prétendu que l'on pourrait, à l'instar du matérialisme historique, faire « l'économie » d'une critique morale du capitalisme. »
AVERSION POUR LA MORALE DE L'INTERET
« En effet, ce qui rapproche ces pionniers du socialisme, en dépit de leurs différences et de leurs controverses incessantes, c'est leur commune aversion pour cette morale de l'intérêt qui traduit comme exigence de laisser faire parler économistes, a conduit aux injustices et aux désordres propres au capitalisme moderne.
« Or justement, sous